Il ne dort jamais : avez-vous une idée de ce que James Webb observe à cet instant précis ?
Au-delà du simple fait de savoir que le télescope James Webb explore chaque chapitre de l’histoire de l’univers, le site de la NASA permet de découvrir en temps réel ce que scrute le plus moderne des télescopes spatiaux.

Même si le télescope spatial James Webb (JWST) se trouve à 1,5 million de kilomètres de la Terre, il peut être contrôlé et suivi en temps réel depuis notre planète, ce qui permet de pointer avec une précision millimétrique vers des cibles spécifiques dans le ciel.
Ses données sont en libre accès, ce qui signifie que tout astronome, étudiant ou passionné peut les consulter et les exploiter. À une condition : patienter en général un an, le temps que les chercheurs ayant obtenu du temps d’observation aient l’exclusivité de l’analyse. Ceux qui ont vu leur projet accepté disposent ainsi d’un accès prioritaire à leurs données avant leur mise à disposition du grand public.

Rien que ces dernières semaines, les donn��es de James Webb ont permis des découvertes majeures : des émissions d’aurores infrarouges sur Jupiter, révélant une activité atmosphérique bien plus extrême que prévu ; la détection de signes de convection nuageuse dans l’hémisphère nord de Titan, la lune de Saturne ; et la présence de glace d’eau cristalline dans un disque de débris en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil, située à 155 années-lumière.
Que scrute en ce moment le télescope James Webb ?
Il est possible de savoir à tout instant ce que le télescope spatial James Webb est en train d’observer. Sur son site officiel, la NASA propose une section dédiée où l’on peut découvrir la cible actuelle de l’observatoire, les objets qu’il a déjà étudiés et ceux qu’il observera prochainement.

Sur le site, on peut connaître la cible actuelle, sa catégorie, la durée pendant laquelle le télescope restera pointé dans sa direction, ainsi que le nom du chercheur ou de la chercheuse principal(e) à l’origine de la demande d’observation. L’image affichée, en revanche, est indicative : le télescope observe dans une longueur d’onde invisible pour l’œil humain.
Le 21 mai, par exemple, le télescope James Webb est resté environ sept heures et demie pointé vers HZTDE-1, un objet céleste suspecté d’avoir été le théâtre d’un phénomène rare : une étoile déchirée par un trou noir géant après être passée trop près de lui. Avant cela, il avait passé 17 minutes à observer un groupe de galaxies, puis un peu plus d’une heure à recueillir des données pour dresser une carte en 3D de l’univers jeune.
Pour accéder aux données du JWST
Le télescope James Webb ne vise pas au hasard : il suit un planning strict, établi à partir de propositions scientifiques soumises par des chercheurs du monde entier. Ces projets passent par un processus de sélection extrêmement compétitif, et seuls les mieux évalués obtiennent un créneau d’observation.

Ses observations sont centrées sur l’univers primordial, l’étude des galaxies lointaines à travers le temps, le cycle de vie des étoiles et l’exploration des exoplanètes.
Le Mikulski Archive for Space Telescopes (MAST), par exemple, est une base de données astronomiques qui rassemble les observations de plusieurs télescopes ou missions spatiales, dont le JWST, Hubble, TESS ou encore certains télescopes terrestres. On peut y consulter les données déjà rendues publiques.
Références de l'article :
- NASA-Webb Telescope. What Is Webb Observing Now?