Comment ces fusées à propulsion électromagnétique pourraient révolutionner la course à l'espace ?

La technologique de lancement via la propulsion électromagnétique pourrait bien révolutionner la conquête de l'espace, permettant des lancements plus fréquents mais également moins coûteux.

Fusée
Les fusées traditionnelles utilisent une grande partie de leur carburant dans les premières étapes du lancement, ce qui ne sera pas le cas pour des lancements via la propulsion électromagnétique

Une entreprise chinoise développe actuellement une technologie de lancement de fusée via la propulsion électromagnétique, afin de les accélérer à des vitesses supersoniques avant même que leur moteur ne s'allume !

Une technologie similaire aux trains Maglev

Pour qu'une fusée quitte l'attraction terrestre, une très importante quantité d'énergie est nécessaire, ce qui veut donc dire une très importante quantité de carburant. Or, les fusées dépensent habituellement une grande partie de leur carburant dès les premières étapes du lancement, car elles doivent vaincre la résistance de l'air pour atteindre une vitesse suffisamment élevée à leur montée en orbite.

Ainsi, l'entreprise chinoise Galactic Energy a décidé de trouver une solution à ce problème en tentant de développer une rampe de lancement permettant de propulser une fusée par électromagnétisme. Une technologie qui est d'ailleurs inspirée des « trains Maglev ».

Celle-ci repose en effet sur un système d'aimants supraconducteurs ayant pour but d'accélérer les fusées à des vitesses supersoniques avant même que leur moteur ne soit allumé. Selon les estimations, cette rampe de lancement pourrait permettre aux fusées d'atteindre des vitesses supérieures à Mach 1, soit plus que la vitesse du son !

L'entreprise Galactic Energy est actuellement en plein développement de cette technologique possiblement révolutionnaire pour la conquête spatiale, la testant dans la région du Sichuan. Compte tenu des avantages que cette avancée représente si elle est effectivement menée à bien, Galactic Energy est soutenue par l'État chinois, qui voit notamment en elle un avantage stratégique et technologique sur le reste du monde.

Une véritable révolution dans l'industrie spatiale ?

Selon les scientifiques en charge du projet, ce nouveau type de lancement de fusée par propulsion électromagnétique aurait de nombreux avantages. Celui-ci pourrait en effet permettre de doubler la capacité de charge utile des fusées mais également de réduire les coûts de lancements.

De plus, la piste de lancement ne nécessiterait par autant d'entretien que les rampes traditionnelles utilisées de nos jours, ce qui pourrait permettre des lancements plus fréquents. Selon le South China Morning Post, un média chinois, ces nouvelles plateformes offriraient ainsi « un avenir dans lequel les lancements pourraient devenir aussi routiniers que les départs de trains à grande vitesse ».

Outre cette avancée considérable dans l'industrie spatiale, cette nouvelle technologie pourrait offrir à la Chine un avantage considérable dans la course à l'espace. En effet, le pays cherche à prendre un avantage sur certains des géants américains comme Space X et Galactic Energy semble bien en prendre le chemin.

Depuis sa création en 2018, l'entreprise a déjà réalisé 18 lancements réussis avec 77 satellites envoyés en orbite autour de notre planète. Elle travaille également sur Ceres-2, une version améliorer de la fameuse fusée Ceres-1, un nouveau modèle qui pourrait bénéficier d'une capacité de charge utile de 3,5 tonnes en orbite terrestre basse, loin devant les 400kg de Ceres-1.

La Chine projette ainsi de faire de la ville de Ziyang dans le Sichuan un véritable pôle de l'industrie spatiale commerciale d'ici 2027 et le projet du lanceur à propulsion électromagnétique, prévu d'être finalisé d'ici 2028, pourrait bien permettre au pays de redessiner complètement les lignes concurrentielles de l'industrie spatiale mondiale.

Référence de l'article :

Des fusées Maglev, propulsées par lévitation magnétique, bientôt lancées par une start-up chinoise, Geo.fr (26 mars 2025), Adélie Clouet d'Orval