Voie de covoiturage sur le périphérique à Paris : quel premier bilan ? La pollution atmosphérique a-t-elle diminué ?
Huit mois après la limitation de vitesse à 50 km/h et trois mois après la mise en place d'une voie de covoiturage sur le périphérique parisien, quels effets ont eu ces mesures sur le bruit, les bouchons et la pollution ?

C'est un premier bilan très attendu par les franciliens et ceux qui traversent en véhicule la région Île-de-France, réalisé par l'Atelier parisien d'urbanisme APUR : quels ont été les effets de la mise en place d'une voie de covoiturage sur le périphérique parisien il y a 3 mois ? Et de la limitation de la vitesse à 50 km/h il y a 8 mois ? Bouchons, bruit, accidents et pollution de l'air ont-ils été réduits ?
Un double effet bénéfique sur la circulation
C'était le 3 mars dernier, il y a quasiment 3 mois : une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun était mise en place sur certains tronçons du périphérique parisien et des autoroutes A13 et A1 en région parisienne aux heures de pointe. Il y a 8 mois, le 1er octobre 2024, la limitation de vitesse était abaissée de 70 à 50 km/h sur ce même périphérique de Paris.
#Alire Actualisation du « Suivi des évolutions du #BoulevardPériphérique d'oct. 2024 à avr. 2025 ». Analyse et cartographie des effets du passage de la vitesse maximale à 50km/h et de la mise en place de la voie réservée VR2+.
— Apur - Atelier parisien d'urbanisme (@__Apur__) May 23, 2025
+ d'infos https://t.co/6gMvBloFgN#Apur #Paris #MGP
L'Atelier parisien d'urbanisme APUR a réalisé un premier bilan de ces mesures, en compilant les données transmises par la direction de la voirie et des déplacements, la direction de la Transition écologique et du Climat de la ville de Paris, ainsi que par les directions d'Airparif et Bruiparif, organismes agréés pour mesurer la qualité de l'air et le niveau de bruit en Île-de-France.
Au sujet de la circulation, les conditions s'améliorent nettement, et la voie de covoiturage a accentué les effets déjà bénéfiques de l'abaissement de la limitation de vitesse. Ainsi, le nombre de véhicules empruntant le périphérique parisien a baissé légèrement, de 5%, par rapport à l'an dernier, sur la période mars-avril.
Concernant les embouteillages, là encore, la situation s'est améliorée, avec un taux de bouchons en diminution de 27%, un chiffre non négligeable ! La vitesse moyenne, elle, a diminué de 6% pendant la journée, et de 18% la nuit. Quant au nombre d'accidents, il a sensiblement diminué en un an, de 14% environ.
Une qualité de l'air toujours dans le rouge
L'autre bonne nouvelle provient des conditions de vie près du périphérique : les nuisances sonores ont baissé, notamment la nuit, selon l'APUR. Les riverains du périphérique sont donc moins dérangés : ainsi, le bruit a diminué en moyenne de 3 décibels pendant les mois de mars et avril 2025 par rapport à la même période l'an dernier au niveau de la porte de Vincennes.
#Périphérique
— Jérôme Coumet (@jerome_coumet) February 14, 2020
Et si on faisait autrement ?
Avec les maires des communes limitrophes, nous voulons un "Périf" apaisé, végétalisé (en plantant des arbres sur les talus), avec une voie réservée aux taxis et au covoiturage. pic.twitter.com/j6KlgN5i4k
Toutefois, au niveau de la qualité de l'air, les résultats sont mauvais et les voyants restent au rouge pour la pollution atmosphérique. Ainsi, la pollution de l'air a augmenté en mars-avril 2025 par rapport à l'an dernier, contrairement à ce qui était attendu. L'APUR estime que les émissions de certains polluants sont complexes et peuvent être accentuées par les facteurs climatiques.
Reste à voir si ces améliorations seront pérennes et si la pollution finira par baisser autour de cette ceinture urbaine. Faudra-t-il verdir une voie ou certains ponts, pour améliorer les impacts sur la qualité de l'air ? Quid d'un périphérique multimodal, accueillant piétons et vélos ? Ces futurs débats risquent encore d'être houleux, et pourtant nécessaires pour notre environnement et notre santé…