Un début de printemps très sec et parfois record au Nord de la France : comment l'expliquer ? Bientôt du changement ?

Après un an et demi de pluies excédentaires, le Nord de la France renoue avec la sécheresse depuis le début du printemps météorologique. Faut-il vraiment s'inquiéter ? Comment expliquer ce blocage ? La pluie va-t-elle bientôt faire son retour ?
Notre nouveau climat nous surprendra toujours ! Et si désormais, la France alternait entre périodes de sécheresses et périodes de pluies abondantes, de crues et d'inondations ? En tout cas, après un an et demi d'humidité et de pluies excédentaires, certaines régions du Nord de la France souffrent désormais à nouveau de sécheresse.
L'indice d'humidité des sols du Nord-Pas-De-Calais n'a jamais été aussi bas à cette période de l'année #secheresse compliquant les semis agricoles. Dire qu'on a battu des records d'excès d'eau il y a quelques semaines...
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 9, 2025
Mais, mais, mais... La situation devrait très largement pic.twitter.com/ve5q0efdKD
Certes, il ne s'agit pas d'une sécheresse des nappes phréatiques, bien remplies, mais d'une sécheresse de surface, des sols superficiels, ou sécheresse agricole, avec dans certains jardins l'apparition de craquelures et de fissures. Dans certaines stations météo, ce début de printemps est même le plus sec jamais enregistré. Comment expliquer cette situation ? À quand le retour de la pluie ?
8 fois moins de pluie qu'en janvier à Lille !
Dans les Hauts-de-France, les Ardennes et la Lorraine, ces 40 premiers jours du printemps météorologique sont les plus secs jamais enregistrés. 11 mm de pluie seulement dans les Hauts-de-France depuis le 1er mars, un record depuis le début des mesures en 1959 (ancien record : 20 mm en 1997), même chose dans pour le département des Ardennes avec seulement 14 mm (18 mm en 2014).
Dans la ville de Saint-Quentin, il n'est tombé que 10 mm de pluie en 40 jours, 13 mm à Lille, des records depuis 1945 (anciens records : 14 mm à Lille en 2011, 15 mm à Saint-Quentin en 1997). Dans la capitale du Nord, il est tombé sur ces 40 jours 8 fois moins de pluie que pendant le mois de janvier, très humide ! Metz égale aussi son record de faibles précipitations avec 12 mm de pluie en 40 jours.
Les responsables sont connus : des taux d'humidité très faibles, des températures très douces en mars, un temps ensoleillé, un vent de Nord à Nord-Est asséchant, qui se cumulent à la quasi-absence de pluie. Depuis la mi-mars, les températures sont systématiquement supérieures ou égales aux normales de saison dans ces régions.

Les sols se sont donc asséchés rapidement, avec cette demande d'évaporation élevée de l'atmosphère et ce bilan hydrique déficitaire. Cette situation a en fait débuté dès le mois de février, avec déjà ce mois-là un déficit de pluie. À Lille, la dernière grosse pluie de plus de 10 mm remonte d'ailleurs à début février.
Ce mois d'avril n'a rien arrangé, avec l'installation des hautes pressions en mer du Nord, qui ont garanti un temps sec et ensoleillé. Mais fort heureusement pour les agriculteurs, et dommage pour les vacanciers, la pluie fera son retour dès samedi soir ou dimanche sur ces régions du Nord de la France, avec même l'installation d'un temps humide pour la semaine suivante, avec des pluies faibles toutefois…