Tsunamis en France : quelles régions sont exposées au risque et ont déjà connu des vagues destructrices dans le passé ?
Après le séisme de magnitude 8,8 ayant frappé l'Extrême-Orient russe et le tsunami qui en a découlé dans le Pacifique, une question se pose : la France est-elle menacée par ces vagues destructrices en cas de tremblement de terre ?

La Polynésie française a déclenché mercredi 30 juillet une alerte au tsunami après le séisme ayant frappé la péninsule du Kamtchatka, dans l'Est de la Russie, comme d'ailleurs d'autres territoires du Pacifique. La France est-elle vraiment exposée au risque de tsunami ? Quelles régions sont les plus concernées et ont déjà subi des vagues de ce type ?
L'outre-mer en ligne de mire
Généralement, on considère que les régions les plus à risque de tsunami ou raz-de-marée sont situées près des zones de subduction, là où une plaque tectonique plonge sous une autre. 78% des tsunamis sont ainsi provoqués par l'activité sismique, 10% par des glissements de terrain et des éruptions volcaniques, le reste par d'autres phénomènes, météorologiques par exemple.
Connaissez-vous la signalétique dans les zones à risque tsunami?
— Ouragans.com (@ouragans) March 23, 2023
La ville de Deshaies en #Guadeloupe est pionnière aux Antilles Françaises avec un affichage spécifique et un système d'alerte, pour rejoindre les zones de repli en cas de tsunami.#CaribeWave2023 pic.twitter.com/zyWedwNzxQ
Dans notre pays, ce sont les territoires d'outre-mer qui sont les plus menacés, car ils se situent dans des zones à fort risque de séismes puissants. Depuis 1690, au moins 118 tsunamis s'y sont produits, majoritairement dans le Pacifique, où d'ailleurs 76% des tsunamis mortels ont eu lieu, surtout près de la "ceinture de feu", l'une des zones sismiques les plus actives de la planète.
La Polynésie française a subi 16 tsunamis depuis 1837, notamment vers les îles Marquises, dont 11 ont provoqué des dégâts. En Nouvelle-Calédonie, 12 tsunamis ont été recensés depuis 1875, comme en 2022 après l'éruption du volcan Tonga. À la Réunion et à Mayotte, le risque est plus faible, mais en 2004, la vague de 2m issue du séisme de Sumatra avait causé plus d'un million d'euros de dégâts.
Dans les Caraïbes, 75% du littoral guadeloupéen et 40% du littoral martiniquais sont exposés au risque de tsunami, alors que ces îles se trouvent à la convergence de plusieurs plaques tectoniques. Depuis 400 ans, plus de 20 tsunamis ont frappé les Petites Antilles, comme en 2004 après le séisme aux îles des Saintes : des vagues de 2 mètres avaient atteint la côte en 10 minutes.
Méditerranée et Atlantique pas à l'abri
Certes moins exposée, la métropole n'est pas totalement épargnée par le risque de tsunamis : 68 s'y sont produits depuis 1500. La menace principale réside en Méditerranée, notamment en raison de l'activité sismique le long de la côte algérienne et en Ligurie, en Italie. En cas de séisme, les vagues destructrices peuvent atteindre les côtes françaises en 10 minutes à 2 heures.
Ce tsunami s'est produit à l'autre bout du monde, mais un tel phénomène est-il possible également ici, en métropole? Sur les côtes ouest, c'est peu probable. En revanche, en Méditerranée, le risque est pris très au sérieux. L'activité sous-marine est surveillée de près. #jt20h pic.twitter.com/swZwbjHfqE
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) July 31, 2025
C'est la Côte d'Azur qui est particulièrement à risque : on se souvient notamment du tsunami de 1887 après un séisme de magnitude 6,2, ou encore de celui de 4 mètres en 1979 à Antibes après un glissement de terrain près de l'aéroport de Nice. En 2003, le séisme de Boumerdès en Algérie avait provoqué un tsunami ayant fait baissé le niveau de la mer dans certains ports avec des dégâts.
Le littoral entre La Ciotat et Toulon, la côte des Maures, la région de Perpignan et le Nord-Ouest de la Corse sont aussi concernés par ce risque important. D'ici 30 ans, l'Unesco estime la probabilité à quasiment 100% qu'un tsunami frappe la Méditerranée. C'est pour cela que certaines villes côtières, comme Cannes, mettent en place des systèmes d'alerte et organisent des exercices d'évacuation.
La façade atlantique est beaucoup moins concernée, en l'absence de zones de subduction majeures, mais un tsunami n'y est pas impossible : c'était le cas en 1755, après le terrible séisme de Lisbonne, au Portugal, où les vagues avaient atteint les côtes françaises.
Référence de l'article :
La Croix. Tsunamis : quelles sont les côtes françaises les plus menacées ?