Va-t-on bientôt avoir un traité international pour la protection des océans contre le plastique ? Rien n’est moins sûr !
Nouvelle tentative pour trouver un terrain d’entente. Plus de 180 pays étaient en Suisse pour rédiger un traité international contre la pollution des océans. Après l’échec de la Corée du Sud, il semble que cette nouvelle rencontre ait vu émerger quelques difficultés.

Sauver les océans. Début août, des négociations ont commencé en Suisse, et plus précisément à Genève. Objectif : trouver un terrain d’entente concernant la réduction des plastiques et la protection des océans, grâce à un traité mondial. Pas moins de 184 pays étaient autour de la table pour trouver une solution équilibrée. Mais il semble que cet accord ait été particulièrement compliqué à trouver. Pour Henri Bourgeois-Costa, membre de la fondation Tara Océan, “il y a une réelle urgence”.
Les pays producteurs de pétrole contre toute coercition
Un premier texte de synthèse a été rejeté à la majorité, jugé particulièrement déséquilibré par de très nombreuses ONG présentes. Seule l’Inde avait donné son accord sur cette base de discussion. L’ennui, c’est que nous sommes en 2025, alors qu’un traité aurait dû être effectué fin 2024. En effet, huit mois auparavant, c’était à Busan, en Corée du Sud, que les représentants de 170 pays étaient réunis. Malheureusement, les discussions n’avaient pas abouti, notamment à la suite d’un groupement de plusieurs pays producteurs de pétrole, qui avaient manifesté leur mécontentement face à la baisse de production de polymères.
Des négociations en retard
Résultat : les négociations ont pris du retard et aujourd’hui, le traité est toujours en cours. Mais pour Henri Bourgeois-Costa, ce n’est pas le plus gros problème. “On est en 2025, donc on a pris un peu de retard. Ce n'est pas grave en soi puisque c'est un traité qui est complexe. Mais, aujourd'hui, il faut arriver à quelque chose de concret, car derrière, il va falloir du temps pour le rendre opérationnel et pour le traduire dans les faits.”
De plus, pour le membre de la fondation Tara Océan, le tri et le recyclage ne sont pas la réponse à long-terme. “On ne peut pas imaginer qu'une simple vue de la fin de vie des produits plastiques, le tri, le recyclage puisse tout résoudre”, affirme-t-il. “D'ailleurs, le tri et le recyclage posent eux-mêmes un certain nombre de problèmes. Quand on trie, bien évidemment, on a de la fragmentation de ces plastiques et de la fuite dans l'environnement. Et, puis, le recyclage lui-même concentre les toxiques. On émet dans l'environnement aussi”.

Malheureusement, c’est un véritable bar de fer entre les pays prêts à fournir les efforts nécessaires pour stopper ce fléau et les pays ayant des industries pétrochimiques, qui souhaitent limiter le traité. Seulement voilà, la réalité est bien là : la production de plastique, et notamment les emballages et les plastiques à usage unique, a été bien plus importante depuis l’an 2000 que durant les 50 dernières années. Actuellement, on produit environ 450 millions de tonnes de plastique chaque année.
Une véritable catastrophe écologique qui ne va, de toute évidence, pas s'améliorer. A ce rythme, les experts de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) prévoient une augmentation considérable d’ici 2060, avec une production qui devrait tripler.
Références de l'article :
Pollution plastique : les négociations à Genève dans l’impasse à l'orée de la clôture