Tongs interdites, tenues de plage bannies... quelles sont ces villes qui réglementent le tourisme ?

Bien sûr, été rime avec liberté. Ce qui n'empêche pas de respecter les territoires où l'on met les pieds. Avant de vous aventurer sur votre lieu de vacances, n'oubliez pas de vous renseigner sur les bonnes pratiques en matière de savoir-vivre et de sécurité.

Aux Cinque Terre, il est indispensable d'être bien chaussé pour parcourir les sentiers.
Aux Cinque Terre, il est indispensable d'être bien chaussé pour parcourir les sentiers.

Savez-vous qu'aux Cinqueterre, les tongs sont interdites sur les sentiers ? Ce petit coin de Ligurie classé au patrimoine mondial de l’Unesco accueille chaque année 2,5 millions de visiteurs du monde entier venus arpenter ses sentiers côtiers, ses escaliers abrupts et ses villages perchés.

Si depuis 2019, l’office du tourisme local a déclaré la guerre aux tongs, ce n'est pas une affaire de fashion faux pas, mais parce que chaque été, les secouristes doivent intervenir pour venir en aide à des touristes mal équipés qui glissent sur les rochers ou se tordent la cheville sur les sentiers en pente. Résultat : toute personne surprise à marcher sur les sentiers balisés du parc national avec des chaussures inadaptées (tongs, sandales fines ou escarpins) s’expose à une amende allant de 50 à 2 500 euros selon la gravité de l’infraction et les coûts engendrés par d’éventuelles opérations de sauvetage.

En Italie, des mesures fortes pour éviter les dérives

Ce n’est pas une première en Italie. Dans les zones très touristiques, les autorités prennent des mesures fortes pour éviter les dérives causées par la sur fréquentation. Ainsi, Rome a interdit de manger à proximité des fontaines de la ville (240 euros d’amende) et à Venise, il est désormais interdit de manger ou boire sur la place Saint-Marc, de nourrir les pigeons, de pédaler et de faire rouler bruyamment sa valise sur les ponts sous peine d'une amende allant de 25 à 250 euros. À Florence, grignoter dans la rue à certaines heures pourra aussi valoir une amende aux vacanciers. Quant à Capri, elle a ressorti une ancienne loi municipale de 1960 interdisant les claquettes bruyantes sur les pavés anciens. Résultat : vous risquez jusqu’à 50 euros d’amende si vous troublez la quiétude locale.

Il est désormais interdit de nourrir les pigeons de la place Saint-Marc, à Venise, afin de limiter les dégâts causés par les volatiles.
Il est désormais interdit de nourrir les pigeons de la place Saint-Marc, à Venise, afin de limiter les dégâts causés par les volatiles.

Ces mesures s'inscrivent dans une tendance plus large à travers l’Europe : celle d’un tourisme plus encadré, plus respectueux et moins envahissant. Ainsi, certaines villes imposent des restrictions pour protéger leur patrimoine historique et architectural. En Grèce, les talons aiguilles sont dorénavant bannis des sites antiques comme l’Acropole afin de préserver les sols fragiles. Même son de cloche en Croatie, à Dubrovnik, où les tenues de plage sont bannies dans le centre historique au risque d’écoper d’une amende de 150 euros .

A Eraclea, près de Venise, il est formellement interdit de construire des châteaux de sable ou même de creuser des trous sur la plage.

En Espagne, marcher torse nu dans les rues de Barcelone, conduire en tongs ou fumer sur certaines plages peut entraîner une sanction allant jusqu’à 200 euros. Certaines villes interdisent aux plaisanciers d'uriner dans la mer sous peine d’une amende pouvant atteindre 700 euros. En Sardaigne, ramasser du sable, des coquillages ou des galets sur certaines plages pourra coûter à leurs auteurs jusqu’à 2 800 euros. Et à Eraclea, près de Venise, il est formellement interdit de construire des châteaux de sable ou même de creuser des trous sur la plage. Cette interdiction vise à assurer la sécurité des promeneurs et à éviter tout risque d’effondrement. Là encore, les sanctions sont dissuasives : une amende allant de 500 à 3 000 euros peut être infligée. De plus, prélever du sable, des coquillages ou des galets est passible de lourdes amendes, pouvant atteindre 10 000 euros !

Réconcilier tourisme et vie locale

Parmi les autres règles insolites à travers le monde, il est interdit de mâcher du chewing-gum dans les rues de Singapour, de faire un selfie devant une statue de Bouddha en Thaïlande ou encore de porter des vêtements à motifs camouflage à Trinité-et-Tobago.

Tous ces exemples traduisent la volonté commune de réconcilier tourisme et qualité de vie locale, d'éviter les débordements, et surtout, de préserver des joyaux menacés par leur propre succès. Si certaines mesures peuvent sembler rigides, elles répondent à une réalité de terrain. Face à l’explosion du tourisme de masse, certaines destinations n'ont plus d'autre moyen que d'imposer des règles strictes pour limiter les nuisances.

Références

Cinque Terre vous attend, mais attention, certains comportements ne sont pas les bienvenus ici, Léa Paci, le 29 juillet 2025

Tongs, chewing-gum, selfies… Ces interdictions insolites à travers le monde, Johanna Seban, le 12 mars 2025