Températures et précipitations extrêmes : que nous apprend cette étude sur le nouveau climat du Royaume-Uni ?

Un rapport du Met Office, l'agence météorologique britannique, sonne l'alarme : les températures et précipitations extrêmes observées ces dernières années au Royaume-Uni sont désormais la "norme". À quoi ressemble ce nouveau climat ?

Inondations Royaume-Uni prétexte IA
Entre 2015 et 2024, les précipitations ont été plus intenses et plus fréquentes au Royaume-Uni : le semestre d'hiver (octobre-mars) est désormais 16% plus humide qu'entre 1961 et 1990 (photo IA).

Record : et si c'était le mot à la mode pour qualifier le nouveau climat observé au Royaume-Uni ? En effet, selon le Met Office, l'agence météo locale, nos amis britanniques doivent désormais s'habituer à des températures et des précipitations extrêmes. En quoi le climat outre-Manche est-il désormais différent ? Avec quels impacts sur la vie des habitants ?

Plus chaud et plus humide

Ce rapport du Met Office, l'agence météorologique britannique, publié lundi 14 juillet, l'affirme : les températures et les précipitations extrêmes observées ces dernières années au Royaume-Uni (entre records et phénomènes violents) sont désormais la "norme". Le climat local, plus chaud et plus humide, est désormais "sensiblement différent" de celui d'il y a quelques décennies.

Ainsi, depuis les années 1980, le climat du Royaume-Uni s'est régulièrement réchauffé, d'environ 0,25°C par décennie. Les températures moyennes observées entre 2015 et 2024 ont dépassé de 1,24°C celles de la période 1961-1990, avec des vagues de chaleur beaucoup plus fréquentes. Cet été s'annonce d'ailleurs aussi hors norme, avec déjà 3 vagues de chaleur depuis début juin.

Outre les températures, les précipitations ont été également plus fréquentes et plus intenses entre 2015 et 2024 : le semestre d'hiver, d'octobre à mars, est désormais 16% plus humide qu'entre 1961 et 1990. Preuve en est l'hiver 2023-2024, le plus humide jamais enregistré depuis 250 ans en Angleterre et au Pays de Galles, avec des inondations et des tempêtes.

Mike Kendon, climatologue au Met Office et auteur principal de l'étude le confirme : "ce rythme de changement et cette accumulation de records consécutifs ne sont pas des variations naturelles". Un climat plus chaud et plus humide, qui n'empêche pas des sécheresses de plus en plus graves en été.

Le mode de vie britannique "menacé" ?

Mis à part ce constat de la hausse des températures et de l'humidité, l'étude, publiée dans l'International Journal of Climatology de la Royal Meteorological Society, révèle que la montée des eaux, du niveau de la mer, s'est particulièrement accélérée depuis 30 ans, avec un rythme encore plus rapide que la moyenne mondiale, avec à la clé un risque accru d'inondations côtières.

Les températures de l'eau de mer ne sont pas épargnées par cette modification du climat, puisqu'elles ont connu une hausse d'environ un degré par rapport à la période 1961-1990, avec récemment une canicule marine en juin, des températures parfois 5°C au-dessus des normales de saison et un danger pour la biodiversité marine.

Alors que l'année 2025 a déjà battu plusieurs records établis en 2024, comme celui du printemps le plus chaud depuis le début des relevés en 1884, elle a été aussi marquée par une sécheresse inédite depuis 50 ans. Résultat, le ministre de l'Énergie, Ed Miliband, a déclaré que le mode de vie britannique était "menacé" par le réchauffement climatique.

Première conséquence : Thames Water, le plus grand distributeur d'eau au Royaume-Uni, a déjà annoncé instaurer dès le 22 juillet une interdiction temporaire d'usage des tuyaux d'arrosage dans le Sud-Est de l'Angleterre. Le but : préserver les réserves d'eau et lutter contre les effets de la sécheresse.

Références de l'article :

International Journal of Climatology, M. Kendon et al., 2024. State of the UK Climate in 2024.

Ouest France. "Le mode de vie britannique est menacé" : le Royaume-Uni transformé par le réchauffement climatique.