Températures en cette fin juillet en France : peut-on réellement parler de fraîcheur pour la saison ?

Alors que les températures sont situées légèrement en dessous des normales de saison sur les trois quarts du pays, peut-on parler de "fraîcheur" comme certains le laissent entendre ? Est-ce par ailleurs remarquable ou exceptionnel ? On fait le point sur la situation.

Depuis plusieurs jours, l'indicateur thermique national de température moyenne quotidienne (moyenne nationale obtenue à partir de 30 stations météo représentatives) est resté tout juste sous la barre des 20°C, soit environ 2°C sous la normale calculée sur la période 1991-2020. S'il est difficile de parler de véritable fraîcheur (sauf vers le Jura et les Alpes), on peut tout de même noter que cette période légèrement en-dessous des normales est assez durable puisqu'elle devrait se poursuivre encore une petite semaine...

Des températures courantes au siècle dernier

Avec un mercure ne parvenant pas à reprendre des couleurs au cours des prochains jours, cette séquence aura finalement duré deux semaines. Durant cette période, les déficits thermiques seront restés légers - ne dépassant pas 2 degrés - mais constants à l'échelle nationale. Si nous avons souvent coutume de relativiser cette fraîcheur, c'est parce que les épisodes frais estivaux dans les années 70 ou 80 étaient bien plus marqués qu'aujourd'hui.

On peut aussi se dire, pour changer de point de comparaison, qu'à Paris par exemple, aucun après-midi de juillet n'a vu une maximale inférieures à 20°C. De la même manière à Toulouse, seule une journée n'a pas atteint les 25°C en juillet. Ce mardi après-midi à l'aéroport de Blagnac, le mercure est monté jusqu'à 28°C, ce que d'aucuns appellent fraîcheur aujourd'hui correspond tout simplement aux standards de juillet des années 80 dans la ville rose...

Ce temps relativement plus frais ne doit pas non plus nous faire oublier que le bimestre juin-juillet 2025 devrait se positionner parmi les trois plus chauds depuis le début des relevés en France, avec 2003 et 2022. Cela vient aussi confirmer que le ressenti est parfois trompeur alors que les chiffres, eux, ont toujours raison !

Fraîcheur dans les Alpes... et dans la Méditerranée !

Vous l'avez compris : sur la majeure partie du pays, il serait exagéré de qualifier la météo actuelle d'automnale... Cependant, depuis le début de semaine, la fraîcheur est assez prononcée en allant vers les frontières suisses et italiennes, dans les Alpes notamment. À Grenoble, avec une maximale de 21°C enregistrée lundi, la préfecture de l'Isère a connu son après-midi la plus fraîche du mois avec une valeur située 8°C sous les normales.

Même chose à Annecy (Haute-Savoie), où le mercure est restée sous la barre des 20°C pour la première fois du mois et pour la première fois en juillet depuis 2021. Ce dernier fait souligne surtout l'absence remarquable de journée fraîches à Annecy lors des 3 derniers mois de juillet (2022, 2023 et 2024). Avec ces températures plutôt dignes d'un début d'automne, la neige a parfois recouvert les sentiers de randonnées dans le nord des Alpes au-dessus de 2500 à 2600 mètres d'altitude.

Si la fraîcheur domine dans les Alpes, c'est aussi le cas dans l'eau, en Méditerranée. En effet, un remarquable phénomène d'upwelling ("remontée des eaux" en français) s'est produit ces dernières heures. Il se forme lorsque le mistral et la tramontane sont particulièrement puissants. Le vent venu des terres fait alors remonter les eaux froides des profondeurs vers la surface. Il y a un mélange de l'eau, ce qui peut la refroidir de manière assez spectaculaire. Au large de Marseille, les thermomètres n'indiquaient plus que 15°C, un record pour une fin juillet...