Stockage des déchets radioactifs en France : le débat est enfin ouvert ! Comment y participer ?

Vous avez la parole ! Depuis le 13 octobre et pendant 4 mois, un débat public s'est ouvert à propos du "Plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs". De quoi s'agit-il ? Comment y participer ?

Déchets radioactifs prétexte stockage
Ce plan national dresse notamment un état des lieux complet de toutes les substances radioactives présentes sur le territoire français.

Pendant que les tergiversations gouvernementales et parlementaires agitaient toute la presse française, un débat public peu médiatisé s'est ouvert ce lundi 13 octobre, pour une durée de 4 mois : celui relatif à la gestion des matières et des déchets radioactifs. En quoi va-t-il consister ? Tout le monde peut-il vraiment y participer ? Voici tous les détails.

Des réunions dans toute la France

Ce débat public, organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP), s'inscrit donc dans le "Plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs" (PNGMDR), le 6e du nom, pour la période 2027-2031. Il s'agit d'une feuille de route fixant la stratégie de la France pour gérer, traiter et stocker les matières et les déchets radioactifs du pays, peu importe leur origine technique.

Concrètement, le PNGMDR est actualisé tous les cinq ans et "dresse un état des lieux exhaustif de l'ensemble des substances radioactives présentes sur le territoire", répertorie "les besoins à venir en matière de stockage, de traitement et de recherche, et précise les actions opérationnelles à mettre en œuvre, selon la Commission nationale du débat public (CNDP).

Puisqu'il s'agit d'une obligation légale, le gouvernement a saisi fin décembre 2024 cette CNDP, pour qu'elle conduise le débat public sur ce plan national. Celui-ci s'est donc ouvert ce lundi 13 octobre 2025, et durera environ 4 mois, jusqu'au 10 février 2026, sous la forme de réunions organisées dans toute la France, en présentiel et à distance.

Des événements seront ainsi prévus à travers des ateliers territoriaux, mais aussi en ligne, comme des webinaires, des plateformes participatives, dans le but d'impliquer et d'intéresser les jeunes générations. En partenariat avec le média Usbek & Rica, un "Tribunal pour les générations futures" sera même organisé : il proposera "un procès fictif et participatif pour interroger, de façon vivante, l'héritage laissé aux générations à venir".

Pas de réunion publique à Cigeo

La présidente du débat public, Julie Dumont, a relevé pendant les étapes préparatives "beaucoup d'attentes sur les enjeux d'éthique, les enjeux économiques et territoriaux autour de la gestion des matières et déchets radioactifs".

Pendant les réunions seront évoqués entre autres l'impact des orientations énergétiques de la France sur la gestion des déchets radioactifs (dans un contexte de relance du nucléaire), les solutions de stockage pour les déchets "faiblement radioactifs" mais à longue durée de vie, les coûts et le financement des options de gestion, ou encore les déchets radioactifs issus du milieu médical.

Le projet Cigeo, qui prévoit d'enfouir à 500 mètres sous terre des déchets radioactifs très dangereux à Bure, dans la Meuse, très contesté par les associations environnementales, sera aussi évoqué mais n'accueillera pas de réunion publique, en raison du risque d'"impasse", voire de manifestation hostile, précise la CNDP.

Les conclusions du débat public orienteront ensuite les travaux d'élaboration du futur PNGMDR, qui sera mis en œuvre au début de l'année 2027. Si vous souhaitez participer au débat : cliquez-ici pour obtenir toutes les informations pratiques.

Références de l'article :

GEO. La gestion des déchets radioactifs au cœur d'un débat public pendant 4 mois, en présentiel et en ligne.

Ministère de l'Économie. Lancement des travaux d'élaboration du 6e plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR).