Où s'échapper ce week-end ? Dans les environs d'Uzès, entre vignes, céramique et sculptures

Aux alentours d’Uzès, dans le Gard, on plonge dans les odeurs, les couleurs et les saveurs provençales en faisant escale à Pouzilhac, Saint-Quentin-la-Poterie et Saint-Victor-la-Coste - ces petits villages dispersés au milieu de la garrigue et des vignes.

Le village médiéval de Pouzilhac, entre Uzès et Avignon.
Le village médiéval de Pouzilhac, entre Uzès et Avignon.

Village médiéval typique du Languedoc, Pouzilhac a préservé tous les éléments de son passé. Eblouissant avec ses vieilles pierres de couleur ocre et rouge, typique de la région, il nous invite à remonter le temps. On passe la porte creusée dans les restes de fortifications et on emprunte les ruelles caladées qui s'insinuent entre les vieilles maisons et bâtisses joliment restaurées.

On admire le beffroi surmonté d'un campanile en fer forgé et l'église avec son clocher et sa flèche élancée et on se laisse imprégner par l'ambiance moyenâgeuse des lieux. Avec son donjon carré et sa tourelle, le château semble sortir d'un conte fée. D’en haut, on aperçoit le grand domaine de Panéry, ses vignes et ses oliveraies à perte de vue.

On passe la porte creusée dans les restes de fortifications et on emprunte les ruelles caladées qui s'insinuent entre les vieilles maisons et bâtisses joliment restaurées.

C’est ici que Lionel Sabatté a déposé ses œuvres jusqu’au 14 juin, comme des totems au milieu des champs, ainsi que dans la Galerie Ceysson & Bénétière, au sein du hameau de Panéry. À travers une trentaine de pièces, réunies sous le titre « Sappho Patera », du nom d’un volcan situé sur la planète Vénus, le plasticien nous donne à découvrir un travail singulier.

Lionel Sabatté, qui a vécu une grande partie de son adolescence sur l’île de La Réunion, connaît la proximité des terres volcaniques. Il s’intéresse aux bouillonnements de la Terre et à l’art pariétal originel. Avec cette exposition peuplée de sculptures géantes figurant des chouettes, qui servent aussi d’abris, l’artiste poursuit ses recherches sur le minéral et l’animal en introduisant la pouzzolane - une poudre volcanique qui entre dans la composition du ciment romain. « Je suis fasciné par ce matériau qui vient du centre de la terre, dit-il. C’est un hommage aux origines de notre planète, à ses racines. »

Promenade bucolique entre jardins et étang

Au nord-ouest du village, le long de l'antique voie romaine reliant Nîmes à Alba Augusta, la chapelle Saint-Privat, du XIIe siècle, se dresse au milieu du cimetière de Pouzilhac. A l'ouest du village, dans le quartier de la Méjade, se trouvent les jardins de la commune. Chacun a son propre puits. L'un d'entre eux est particulièrement impressionnant, tout en pierre avec son sommet sculpté et décoré. On se balade dans les vignes qui produisent des vins en AOC Côtes-du Rhône.

On poursuit jusqu'à l’étang de La Capelle. Située à moins de 4 kilomètres de Pouzilhac, cette rare étendue d’eau dans les garrigues gardoises offre un horizon de quiétude bucolique. L’étang de 42 hectares est un site naturel protégé Natura 2000, haut lieu pour les ornithologues et spot idéal pour les passionnés de safari-photo. Aux alentours, on croise des chevaux, des jeunes taureaux, mais aussi quelques spécimens rares de plantules et de batraciens.

Céramique et patrimoine rural

A quelques kilomètres vers l'ouest, on rejoint Saint- Quentin-la-Poterie, qui s'est autoproclamé « capitale de la céramique » ! Ici, les ateliers et les boutiques sont tous dédiés à cet art ancestral de l’argile et du grès. Après la visite du Musée de la poterie méditerranéenne où l'on admire des amphores, des jarres, de la poterie espagnole, turque ou encore du Maghreb, puis de la galerie Terra Viva consacrée à la création contemporaine, on ne manque pas de se poser à la jolie terrasse ombragée de l’Envie, un café-glacier sur la place centrale.

La fontaine de Saint-Quentin-la-Poterie.
La fontaine de Saint-Quentin-la-Poterie.

On poursuit la balade au milieu de la garrigue et des vignes et on pousse jusqu'au village de Saint-Victor-la-Coste. En marge des sentiers touristiques, c'est resté un authentique village gardois. De loin, on aperçoit les vestige de sa citadelle, le Castellas, dominant du haut de son piton rocheux le village et le Val de Tave.

Au centre du village, la place de la Mairie a gardé quelques commerces typiques ainsi qu'un bar restaurant à l'ombre des platanes. Autour, des rues pittoresques et fleuries sont bordées de châtaigniers et de ravissantes maisons en pierre et plus bas se trouvent les lavoirs jumeaux. Ces deux grandioses lavoirs de style néoclassique furent construits en 1849 avec des pierres du Pont du Gard.


La fontaine permet de s'abreuver en eau et en savoir. Erigée en 1889 au centre du village, la fontaine du Centenaire de la Révolution est moins un mémorial à la Révolution qu'un hommage à la science et au système métrique. Sur son obélisque, on aperçoit des dédicaces à Galilée et Newton, un thermomètre à mercure et des distance géographiques basées sur le méridien de Paris.

Référence

Expo, apéro, dodo : à Pouzilhac, la sculpture s’invite au cœur des vignes, Sophie De Santis, 24 mai 2025