Omniprésence des aliments ultra-transformés : quelles menaces présentent-ils pour la santé ? Des chercheurs dénoncent
Les aliments ultra-transformés ont envahit les étals des supermarchés, les placards d'une grande majorité de Français, et avec eux, les risques qu'ils posent pour la santé. Une cohorte de scientifiques dénonce, dans une nouvelle étude, la manipulation des industriels et regrettent l'abandon des produits frais.

Céréales, yaourts aromatisés, nuggets, pain de mie, boissons énergisantes, les rayons des supermarchés ne manquent pas de produits alléchants et toujours innovants. Les aliments ultra-transformés représentent aujourd'hui 80% de l'offre de la grande distribution en France.
Une étude, publiée le 18 novembre dans la revue scientifique The Lancet et menée par 43 scientifiques internationaux, confirme les graves risques pour la santé que représente ce type d'alimentation. Ils dénoncent aussi le manque de transparence des groupes industriels et appellent à « faire passer la santé avant le profit. »
Un carburant pour maladies chroniques
Diabète, dépression, AVC, cancers, les produits ultra-transformés alimentent de nombreuses maladies qui touchent une population de plus en plus jeune. Selon Chris van Tulleken, l’un des principaux auteurs de l’étude, les industriels utilisent « des tactiques dignes de l’industrie du tabac » pour décrédibiliser les recherches sur les aliments ultra-transformés.
On peut déterminer qu'un produit est ultra-transformé dès lors qu'il est fabriqué grâce à des procédés industriels (moulage, préfriture…), à partir d’ingrédients peu coûteux, extraits ou dérivés d’aliments entiers. Parmi leurs ingrédients, on retrouve des conservateurs, des additifs, des colorants, des édulcorants, des émulsifiants et autres arômes. Le but ? Les faire durer dans le temps, les rendre encore plus appétissants et pousser à la surconsommation.
Les aliments ultratransformés sont devenus hyperaddictifs et omniprésents, les scientifiques dénoncent un modèle économique qui favorise profits industriels au détriment de la santéhttps://t.co/6yuBmHIe1L
— CNN France PR (@CNNFrancePR) November 19, 2025
La consommation de produits industriels se fait au détriment des produits frais, de plus en plus délaissés. Et le phénomène n'est pas que français. En Espagne, les ménages consomment trois fois plus de produits industriels qu’il y a trente ans. Même constat en Corée du Sud, en Chine, au Brésil et au Mexique. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, ils représentent plus de 50 % de l’apport calorique moyen.
Une stratégie du « doute » par les industriels dénoncée
L'industrie des produits ultra-transformes génèrent d'énormes revenus comme le rappelle l'étude. Le marché est dominé par une poignée de grands groupes tels que Nestlé, PepsiCo, Unilever et Coca-Cola. Les chercheurs appellent à « une approche globale menée par les gouvernements, nécessaire pour enrayer la hausse de la consommation d'aliments ultra-transformés. »
« L'industrie des aliments ultra-transformés est emblématique d'un système alimentaire de plus en plus contrôlé par des sociétés transnationales qui privilégient le profit de l'entreprise au détriment de la santé publique. » Pour les auteurs de l'étude, le phénomène n'est pas irréversible et la mise en place de mesures comme la taxation des aliments ultra-transformés pourrait encourager à revenir vers les produits frais.
Références de l'article :
The Lancet, Ultra-processed foods: time to put health before profit
Reporterre, Aliments ultratransformés : comment ils ont envahi nos assiettes et nous mettent en danger