Nuages bas, brouillards : pourquoi certaines régions de France sont épargnées, et pas d'autres ?

Les phénomènes de basse couche sont de retour : brumes, brouillards et grisaille. Pourquoi certaines régions retrouvent-elles vite le soleil en cours de matinée, alors que dans d'autres ces nuages bas ne se dissipent pas ?

Ils sont de retour ! Les phénomènes de basse couche s'en donnent à cœur joie à cette époque de l'année : brumes, brouillards, plaques de grisaille et nuages bas, une météo finalement de saison, rien de plus normal en automne ou en hiver. On les observe généralement en fin de nuit, au lever du jour et en début de journée, puis ils se dissipent, ou pas, selon les régions.

En effet, en cette saison, lorsque des hautes pressions anticycloniques plaquent l'humidité près du sol, le soleil, de moins en moins puissant en se rapprochant de l'hiver, est souvent incapable de réchauffer suffisamment l'atmosphère pour dissiper ces nuages bas. Toutefois, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne, certaines échappant à la grisaille. Comment l'expliquer ?

Orientation du flux et géographie locale

Cette inégalité est en effet très étonnante : certaines régions privilégiées voient la grisaille se lever vers la mi-journée, alors que d'autres restent dans le gris, sans lumière solaire, pendant plusieurs jours. C'est le cas notamment cette semaine au Nord de la Seine, dans le Val-de-Saône et en Auvergne-Rhône-Alpes.

Les grisailles se forment et persistent plus souvent là où l'humidité est naturellement présente : près des fleuves et des cours d'eau, dans les plaines littorales et dans les cuvettes ou vallées abritées du vent.

Il faut d'abord chercher l'origine de cette inégalité dans l'orientation du flux. Avec un flux d'origine maritime par exemple, les régions côtières seront plus exposées à ces grisailles. Avec un flux continental, l'air plus sec empêche la formation des nuages bas. Ainsi, un flux d'Ouest à Sud-Ouest engendrera plus de grisailles près de la Manche et de l'Atlantique, un flux de Sud plutôt en Méditerranée.

Toutefois, ces jours-ci, c'est un flux d'Est à Nord-Est qui s'impose : certes, il apporte des nuages en provenance de mer du Nord, qui s'installent au Nord de la Seine, mais cela n'explique pas les nuages bas dans les autres régions. La géographie locale entre aussi en jeu !

Nébulosité vendredi matin
Demain matin, grisailles et nuages bas s'imposeront encore au Nord de la Seine et en Auvergne-Rhône-Alpes, avant de se dissiper plus franchement dans l'après-midi.

Ainsi, les grisailles se forment et persistent plus souvent près des fleuves et des cours d'eau, là où l'humidité est naturellement présente : la vallée de la Garonne, de la Loire, de la Saône, de la Seine et de la Moselle notamment. Les plaines proches du littoral, comme celles du Nord ou du Sud-Ouest, sont aussi plus exposées.

En l'absence de vent, les cuvettes ou les vallées encaissées, comme l'Auvergne ou la plaine d'Alsace, sont aussi plus sujettes à la grisaille. Toutes ces conditions et ces facteurs aggravants montrent l'énorme difficulté pour les météorologues de prévoir la dissipation ou non de ces nuages bas. D'autant qu'une variation d'un degré, d'un point de pourcentage d'humidité, ou du vent peuvent tout dissiper…