Marseille, Narbonne : les villes désormais menacées par les feux de forêt ! Quelles mesures adopter pour s'en protéger ?
Les feux de forêts ne concernent plus seulement… les forêts ! Les villes sont de plus en plus menacées par le risque d'incendie, comme récemment à Marseille et Narbonne. Comment s'en prémunir ? Quelles solutions ?

Évacuations, maisons touchées et grande frayeur : les villes de Marseille et Narbonne ont connu il y a deux semaines de terribles incendies de forêt, ravageant plusieurs centaines d'hectares. Comment empêcher les feux d'arriver dans les zones urbaines, désormais de plus en plus menacées par ce risque d'incendie, qui ne se concentre plus uniquement en zone rurale ?
Les habitats désormais plus proches des forêts
Le feu se rapproche désormais des villes : Marseille et Narbonne en savent quelque chose, ayant été touchées la semaine du 8 juillet. Mais plus globalement, les zones urbaines sont-elles prêtes à affronter les prochains étés à venir, à haut risque ? Pas forcément, puisqu'alors que le rythme du feu va s'intensifier, ce sujet n'a pas encore émergé dans les politiques publiques.
Le feu parti des Pennes-Mirabeau atteint désormais le nord de Marseille. Les images impressionnantes de la ville sous la fumée et les cendres ️ pic.twitter.com/9ztgi3D1P8
— Made in Marseille (@MadeMarseille) July 8, 2025
L'urbanisation croissante a rapproché les habitations des forêts, et la périphérie des villes est désormais vulnérable au feu, puisque proche des massifs forestiers. Comme cela se fait pour les inondations, les villes devraient apprendre à construire en tenant compte ce risque d'incendie.
Selon le paysagiste-concepteur Jordan Szcrupak, qui s'est confié à nos confrères de Reporterre, les voiries devraient être rénovées pour permettre l'évacuation rapide des habitants, et des réseaux d'eau sous pression mériteraient d'être déployés en périphérie des villes pour alimenter les camions de pompiers.
Autre solution intéressante : rénover les bâtiments, pour assurer la sécurité des personnes tout en soutenant les filières de l'écoconstruction. Certains matériaux biosourcés et géosourcés résistent ainsi mieux aux flammes que les matériaux standards.
Créer des zones tampons
Outre ces mesures, n'oublions pas qu'il existe une obligation légale de débroussaillement, qui impose aux habitants vivant près de forêts à risque de débroussailler sur un périmètre de 50 mètres autour de leurs maisons. Pourtant, cette mesure est rarement appliquée, tout le monde ne peut pas le faire, notamment les personnes âgées.
#FeuxDeForêt | Ayons les bons réflexes pour éviter les départs d'incendie.
— Préfet du Jura (@Prefet39) July 18, 2025
En cette période de sécheresse, la végétation est plus sensible au feu : un mégot, un barbecue mal éteints ou une étincelle peuvent être dévastateurs.
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Mais la mesure indispensable, selon Jordan Szcrupak, pour lutter contre le feu en ville serait la création de zones tampons : des espaces nus sur lesquels il n'y a pas de combustibles et où le feu ne peut pas se protéger. Cela peut prendre la forme de pâturages, de vignes, pour mettre une distance entre les forêts et les habitations.
Le problème, pour les propriétaires, c'est que créer des espaces nus, c'est perdre des arbres et de l'argent. C'est donc à l'État, qui n'a décidément pas la culture du feu, d'intervenir pour créer ces zones tampons en aidant fiscalement les propriétaires. Mais pour cela, il faut un budget et de la volonté politique…
Aménager des lisières entre la forêt et les habitations serait également important, selon le paysagiste-concepteur, en les transformant en bien commun, géré en coopérative, pour que chacun puisse intervenir avec ses moyens. Quant à la fragmentation des forêts, elle est envisageable, pour ralentir la progression des feux, mais elle a des effets négatifs à long terme sur les écosystèmes…
Référence de l'article :
Reporterre. Comment les villes pourraient limiter les feux de forêt.