Alerte : expansion alarmante des zones hypoxiques le long des côtes du Pacifique Nord-Ouest ! Quelles conséquences ?

Une nouvelle étude montre que les conditions de faible teneur en oxygène, qui constituent une menace importante pour la vie marine, sont largement répandues et augmentent dans les eaux côtières du nord-ouest du Pacifique à mesure que le climat se réchauffe.

Fonds marins privés d'oxygène. Image à titre d'illustration uniquement
Fonds marins privés d'oxygène. Image à titre d'illustration uniquement

Les chercheurs ont découvert qu'en 2021, plus de la moitié du plateau continental au large de la côte nord-ouest du Pacifique a connu une situation de manque d'oxygène connue sous le nom d'hypoxie, a déclaré l'auteur principal de l'étude, Jack Barth, de l'université d'État de l'Oregon.

"Nous savions que les conditions de faible teneur en oxygène augmentaient sur la base d'études ponctuelles menées dans le passé, mais cette étude confirme que ces conditions se produisent dans les eaux côtières du nord-ouest du Pacifique", a déclaré M. Barth, professeur d'océanographie au College of Earth, Ocean, and Atmospheric Sciences (collège des sciences de la terre, des océans et de l'atmosphère). "La saison 2021 a été exceptionnellement forte par rapport aux années précédentes, mais avec le changement climatique, nous nous dirigeons vers une situation qui pourrait devenir la norme".

Hypoxie dans certaines parties du nord-ouest du Pacifique

La nouvelle étude, récemment publiée dans Scientific Reports, se fonde sur les données recueillies par un nombre sans précédent de navires de recherche et de planeurs sous-marins autonomes qui ont effectué des mesures dans l'océan au cours de l'été 2021.

Fin août, Jack Barth, de l'OSU, et ses collègues ont déployé un planeur qui a traversé les eaux au large de la côte de l'Oregon, d'Astoria à Coos Bay, et a mesuré les niveaux d'oxygène dans la colonne d'eau avant de transmettre les données aux ordinateurs de l'OSU. Crédit : Jack Barth.
Fin août, Jack Barth, de l'OSU, et ses collègues ont déployé un planeur qui a traversé les eaux au large de la côte de l'Oregon, d'Astoria à Coos Bay, et a mesuré les niveaux d'oxygène dans la colonne d'eau avant de transmettre les données aux ordinateurs de l'OSU. Crédit : Jack Barth.

En moyenne, près de la moitié du plateau continental, une zone de la même taille que la vallée de Willamette dans l'Oregon et légèrement plus petite que l'État du Connecticut, a connu une hypoxie pendant la période de remontée d'eau de l'été 2021.

Manque d'oxygène

Les remontées d'eau provoquées par le vent amènent à la surface de l'océan des eaux plus profondes, plus fraîches et riches en nutriments, qui alimentent un réseau trophique productif dans la partie supérieure de l'océan. Cependant, ces mêmes remontées d'eau poussent vers la côte les eaux profondes et pauvres en oxygène qui se trouvent au fond de l'océan. Les niveaux d'oxygène dissous sont encore plus bas près des fonds marins en raison de la décomposition du phytoplancton naturel qui tombe d'en haut. Lorsque les niveaux d'oxygène chutent de manière significative, de nombreux organismes marins, y compris les crabes dormeurs, importants d'un point de vue économique et culturel, ne peuvent pas se déplacer assez rapidement et meurent par manque d'oxygène.

Les données ont montré que certaines zones de l'océan côtier présentaient des taux d'hypoxie plus élevés que d'autres. Les zones situées au large de la côte sud de l'Oregon, par exemple, sont moins touchées par l'hypoxie. Le banc Heceta, une région située à environ 35 miles au large de Florence et connue pour sa vie marine abondante et diversifiée, résiste également mieux aux conditions hypoxiques. Cependant, la région côtière du banc Heceta vers le cap Perpetua, où les eaux côtières ne sont pas aussi bien irriguées, est sujette à l'hypoxie.

La cartographie des différents taux d'hypoxie le long de la côte a également confirmé aux scientifiques l'interaction entre la géographie des fonds marins et la dynamique des océans, a déclaré M. Barth.

Tendances en matière d'hypoxie

Une comparaison des cartes des années précédentes montre une tendance constante à l'augmentation de l'hypoxie au fil du temps. L'hypoxie était pratiquement inexistante : 2 % entre 1950 et 1980, environ 24 % entre 2009 et 2018, et 56 % en 2021. Cette tendance persiste même lorsque les chercheurs tiennent compte de la variabilité d'une année sur l'autre, a indiqué M. Barth. Les chercheurs élaborent actuellement des cartes pour 2022 et 2023 en s'inspirant de celles de 2021.

Référence de l'article :

John A. Barth et al, Widespread and increasing near-bottom hypoxia in the coastal ocean off the United States Pacific Northwest, Scientific Reports (2024). DOI: 10.1038/s41598-024-54476-0

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