La sécheresse s’amplifie sur le nord-est de la France

Ce début de printemps 2020 est exceptionnel sur les régions du nord-est, où il n’a quasiment pas plu depuis 1 mois et où les températures et l’ensoleillement sont remarquables.

Colmar © Jérémie Lorand
A Colmar, comme partout en Alsace, l'ensoleillement est exceptionnel depuis la mi-mars.

La France semble avoir changé de sens. Alors que les régions du sud connaissent un temps pluvieux depuis plusieurs jours, les régions septentrionales restent sous l’influence de l’anticyclone, et conservent donc un temps sec et largement ensoleillé.

Depuis le début officiel du printemps, les régions du nord-est de la France n’ont quasiment pas vu une seule goutte de pluie, avec des records de jours sans précipitations dans certains départements. A cela s’ajoute des températures bien au-delà des normales de saison et des durées d’ensoleillement largement supérieures elles aussi à un mois d’avril classique.

Pas une goutte de pluie depuis 40 jours en Haute-Marne !

A Saint-Dizier, les dernières gouttes de pluie remontent tout simplement au vendredi 13 mars. Depuis, cette petite ville de Haute-Marne compte plus de 40 jours sans précipitations, un record absolu toute saison confondue selon Météo-France.

Une grande partie du nord-est de la France connaît un sérieux déficit en pluviométrie. En Franche-Comté, les sols n’ont jamais été aussi secs depuis 1958. Du côté de Pontarlier, le Doubs ne coule déjà plus, comme cela avait été le cas durant l'été 2018, mais désormais avec plusieurs mois d’avance. Le cumul de précipitations en 40 jours à Lons-le-Saunier n’affiche que 2 petits millimètres d’eau.

Ce déficit en pluie touche tout le nord-est du pays, ainsi que plus modérément une partie du nord-ouest, notamment la Bretagne. Dans le massif-Central, où il n’avait guère plu depuis le début du printemps, les pluies de ces derniers jours ont permis une relative accalmie sur le front de la sécheresse, comme à St-Etienne où il est tombé 15 mm en 3 jours du 18 au 20 avril. Elle persiste en revanche du côté de Grenoble, qui est passé à travers les gouttes.

Températures maximales et ensoleillement exceptionnels

Conjugué à cette absence de précipitations, le beau temps fait son œuvre et entraine des températures maximales très élevées et un ensoleillement remarquable.

A Paris, la moyenne des températures maximales du 1er au 21 avril s’établit à 21.2°C, soit 6°C de plus que la normale ! Le 9 avril, il a fait jusqu’à 27.1°C dans la capitale, record absolu de chaleur précoce. Mêmes conditions chaudes à Strasbourg, où la moyenne des températures maximales est de 21.4°C pour ce mois d’avril.

Cette chaleur s’accompagne d’un ensoleillement tout à fait remarquable sur le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté. A Colmar, du 1 au 20 avril, on comptait déjà 227h de soleil, quand la normale sur l’ensemble du mois d’avril est de 180h. Même chose à Luxeuil, en Haute-Saône, avec 232h de soleil sur 20 jours, contre 175h en normale sur 30 jours.

Cette sécheresse précoce entraîne déjà par endroit des feux de forêt ou de broussailles

Ces conditions sont inquiétantes, car cette sécheresse précoce entraîne déjà par endroit des feux de forêt ou de broussailles, à la faveur d’une bise souvent présente. De plus, les précédents étés ont déjà été très chauds et secs sur le nord-est de la France. Il est donc à espérer que les mois de mai et de juin seront davantage humides pour renverser la tendance…

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