La poussière soulevée par l'impact d'un astéroïde a-t-elle tué les dinosaures ?

Les dinosaures se sont éteints il y a environ 65 millions d'années suite à la chute d'un astéroïde près du Mexique, mais qu'est ce qui a vraiment causé cette extinction massive à l'échelle de la planète ?

Impact Dinosaures
Un astéroïde a frappé la Terre près de l'actuel Mexique il y a environ 65 millions d'années, engendrant un cataclysme responsable de l'extinction des dinosaures

Nous avons tous connaissance de l'impact d'astéroïde qui a engendré l'extinction des dinosaures il y a environ 65 millions d'années. Mais cette extinction a-t-elle été causée par l'impact en lui-même ou par la poussières soulevée par celui-ci ?

Une nouvelle étude apporte des réponses supplémentaires

Une équipe de scientifiques dirigée par Cem Berk Senel de l'Observatoire royal de Belgique à Bruxelles a réexaminé les conséquences de l'impact du météore qui a formé le cratère de Chicxulub au Mexique. Celui-ci a engendré l'extinction de près de 75% des êtres vivants sur Terre, dont les dinosaures.

Les théories les plus récentes voulaient que du souffre dégagé par l'impact ou la suie engendrée par les incendies colossaux ayant suivi l'impact aient bloqué la lumière du soleil et plongé le monde dans un hiver particulièrement long et froid. Pourtant, les récentes découvertes des scientifiques de l'Observatoire royal ont remis en avant une théorie plus ancienne : la poussière soulevée par l'astéroïde a obscurci durablement le ciel.

Les chercheurs ont en effet examiné un échantillon bien conservé de roches formées au moment de l'extinction des dinosaures dans ce qui est aujourd'hui le Dakota du Nord. Ceux-ci ont relevé les quantités de soufre, de suie et de silicates dans ce même échantillon et ont constaté qu'il contenait bien plus de fines particules de silicate (entre 0,8 et 8micromètres de diamètre) qu'initialement envisagé.

D'après ces mêmes scientifiques, ce sont ces importantes quantités de poussières soulevées au moment de l'impact qui auraient engendré l'extinction de près des ¾ des espèces vivantes présentes sur Terre. Celles-ci se seraient en effet diffusées dans l'atmosphère, bloquant la lumière du soleil durant de nombreuses années et entraînant un hiver particulièrement rude.

Un effondrement de la vie sur Terre

En entrant ces nouvelles données dans des modèles de simulation du climat, les chercheurs ont donc pu découvrir que ces poussières avaient joué un rôle bien plus important qu'estimé auparavant. Les simulations ont en effet révélé que sur toute la quantité de matière projetée dans l'atmosphère, les ¾ étaient constitués de poussières, 24% de soufre et seulement 1% de suie, ce qui rejette donc les précédentes théories sur le sujet.

Ces quantités astronomiques de poussières ont joué un rôle majeur dans l'hiver qui a suivi sur Terre. Celles-ci auraient en effet bloqué les rayons du soleil, empêchant les plantes d'effectuer la photosynthèse jusqu'à 2 ans après l'impact. En conséquence, la végétation aurait majoritairement disparu, entraînant la famine de nombreuses espèces herbivores, dont certaines appartenant aux dinosaures.

Plantes mourrantes
Le nuage de poussières aurait empêché les plantes d'effectuer la photosynthèse, entraînant leur mort progressive, suivie de celle de nombreux herbivores

Ces herbivores mourant à leur tour, les espèces carnivores auraient également souffert de famines de plus en plus importantes jusqu'à disparaître elles aussi, une réaction en chaîne qui aurait donc conduit à une extinction de masse à l'échelle de la planète en un laps de temps particulièrement court.

Par la suite, si la quantité de poussière dans l'atmosphère aurait de nouveau permis la photosynthèse, celle-ci serait restée suffisamment abondante pour engendrer une chute drastique des températures à l'échelle de la planète. Les simulations estiment en effet que la température moyenne mondiale aurait chuté jusqu'à 15°C durant une quinzaine d'années, une chute brutale qui aurait également eu de lourdes conséquences pour les espèces ayant survécu à la famine.

D'autres études sont toujours en cours pour comprendre les conséquences du refroidissement global et de la perte de la photosynthèse pendant un laps de temps plus ou moins important. C'est en tout cas la première fois que des simulations paléoclimatiques indiquent de tels effets au niveau mondial engendrés par des éjections de poussières, ce qui pourrait remettre en cause de nombreuses théories sur les réelles causes de l’extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années.

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