La désalinisation de l’eau de mer est-elle la solution pour lutter contre la pénurie mondiale d’eau ?

Face à la pénurie d’eau douce et au réchauffement climatique, la Californie souhaite utiliser l’eau salée de l’océan Pacifique pour la désaliniser et la rendre potable. Une technique déjà existante qui présente des avantages et des inconvénients.

La pénurie d'eau, un problème majeur
La pénurie d'eau, un problème majeur

Des fermes à eau. Face au manque croissant de cet élément vital pour tout être vivant, l’entreprise étasunienne OceanWell souhaite apporter sa pierre à l’édifice. L’eau douce venant à manquer, l’entreprise compte prendre l’eau salée de l’océan Pacifique depuis les côtes de Californie et la désaliniser. Objectif : obtenir l’équivalent de 227 millions de litres d’eau douce par jour d’ici 2030. Il est urgent d’agir alors que la pénurie mondiale d’eau épouse les périodes de sécheresse et la hausse agressive des températures.

La pénurie mondiale d’eau inquiète les scientifiques

Plusieurs pays d’Europe en ont d’ailleurs fait les frais cet été. Certes, cette méthode n’est pas nouvelle. Au Canada, l’entreprise Oneka Technologies utilise les vagues de l’océan pour désaliniser l’eau, tandis qu’à Barcelone se trouve la plus grande usine de dessalement d’eau de mer. OceanWell veut se servir de la plus grande étendue d’eau salée présente sur Terre, l’océan Pacifique, et y installer sa Water Farm 1. Comprenez, une ferme à eau.

Une technique qui a ses limites environnementales

Objectif : récolter l’eau de mer pour en extraire le sel grâce à un système de filtration et ainsi, produire de l’eau douce, potable après traitement. Grâce à cette technologie, le sel est filtré, mais pas que. L’entreprise affirme que le système de filtration fonctionne également pour les microplastiques, les polluants éternels ou encore, les bactéries présentes dans l’océan. Aussi, le nombre de filtres installés serait suffisant pour qu’aucun poisson ne puisse être pris au piège du système. Enfin, il s’agit d’un procédé exclusivement mécanique, qui n’utilise aucun produits chimiques.

Mais est-ce suffisant pour s’assurer de la protection de l'écosystème marin ? On peut penser au fait que la machine puisse se briser ou un tuyau qui viendrait à se rompre, cassant ainsi la chaîne d’approvisionnement. De plus, la technique du dessalement est particulièrement énergivore. En particulier, la méthode la plus classique, qui consiste à chauffer l’eau de mer pour obtenir une évaporation. A partir de là, on condense la vapeur obtenue grâce à cette évaporation et en récupère l’eau douce.

Au Canada, on utilise les vagues de l'océan
Au Canada, on utilise les vagues de l'océan

Mais OceanWell utilise la technique dite de l’osmose inverse. Elle est moins énergivore grâce à l’usage de cette membrane percée. Problème : plus on utilise cette technique, plus la source depuis laquelle on récupère l’eau est salée, car on ne fait que “laisser” le sel là où il se trouve et on ne prend que l’eau. Résultat : au bout d’un certain temps, la source (ici, l’océan Pacifique) se trouve être de plus en plus salée. La séparation entre eau et sel devient de plus en plus difficile. La gestion de la saumure résiduelle est complexe et parfois, très coûteuse.

Pour l’instant, il faut se contenter des techniques existantes pour répondre à la problématique du manque d’eau douce. Mais il est urgent de penser à de nouvelles méthodes pour améliorer les techniques de dessalement, même s’il faudra toujours de l'énergie, du temps et de l’argent pour de tels procédés.

Références de l’article :

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