Interview de Fabrice Pawlak, fondateur de Terra Gaïa : « Un voyage ne vaut que s'il est extraordinaire »

Terra Group devient Terra Gaïa pour proposer « des voyages au cœur du vivant » en Amérique du Sud, Afrique, Europe et Océanie. Interview avec Fabrice Pawlak, son fondateur.

Fabrice Pawlak est le fondateur de Terra Gaïa et de l'agence de consulting Serendip, à Annecy..
Fabrice Pawlak est le fondateur de Terra Gaïa et de l'agence de consulting Serendip, à Annecy.

A.T. : Que signifie concrètement « mettre le vivant au cœur du voyage » ?

F. P. : Il s'agit plutôt de mettre le vivant au cœur de l'entrepreneuriat. Nous sommes dans un monde très fluctuant. On dit souvent que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, en réalité c'est l'année la plus froide de toutes les années à venir. Comme fait le vivant, il faut développer sa robustesse. Cela n'a rien à voir avec la performance. Il s'agit plutôt d'adaptabilité. Or le tourisme détruit ce qu'il désire. Il faut arrêter de faire du voyage un produit de consommation.

Comme fait le vivant, il faut développer sa robustesse. Cela n'a rien à voir avec la performance. Il s'agit plutôt d'adaptabilité.

A.T. : D'où vient le nom Terra Gaïa ?

F. P. : A l'origine, nous avions fondé le groupe Terra il y a 25 ans avec des copains. Nous avons créé vingt agences réceptives dans le monde autour du voyage d'aventure. Puis nous sommes passés à du tourisme sur-mesure, jusqu'à ce qu'on se dispute car nous n'avions plus la même conception du projet. Nous avons donc créé le voyage extraordinaire. On est des militants du vivant. J'ai fait une « éco-crise » existentielle il y a six ans et j'ai décidé de changer ma façon d'entreprendre. Le scientifique James Lovelock a inventé l'hypothèse Gaïa selon laquelle la planète est un super organisme vivant qui s'adapte. Je considère aussi que je suis un maillon du vivant et que j'ai un rôle à jouer sur terre. Il s'agit donc de ne pas endommager le vivant ni vouloir prendre plus que sa part. Un voyage ne vaut que s'il est extraordinaire.

L'équipe de Terra Gaïa en Bolivie.
L'équipe de Terra Gaïa en Bolivie.

Une expérience transformatrice

A.T. : Qu'est-ce qu'un « voyage extraordinaire » ?

F. P. : Dans notre conception du voyage, nous avons décidé d'imiter le vivant en suivant la règle des quatre : coopération, interdépendance, interconnexion et multiplication des interactions avec l'extérieur. Un voyage extraordinaire est une expérience transformatrice. Comme l'a écrit Nicolas Bouvier, « on croit qu'on va faire un voyage mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait ».

Nous aimons le concept de sérendipité, qui est l'art de trouver ce qu'on ne cherche pas. On vend de l'inattendu.

A.T. : Quel type de voyages extraordinaires proposez-vous ?

F. P. : On propose une traversée de l'Atlantique du Cap à l'île de Sainte-Hélène. Ou encore un voyage sur les traces des Moxos en Amazonie. On monte aussi une collection de « voyages inversés » comme le Chili et la Patagonie en hiver. Et on a créé le voyage de nos potes, c'est-à-dire le voyage que l'on fait nous-mêmes avec nos copains au Brésil, sans vols domestiques, autour de Rio et Paraty. On part en bateau avec un pêcheur dans le fjord de Saco de Mamanguá. C'est un voyage très ordinaire à l'inverse d'une collection de « POI » (« points of interest ») qui se vend d'habitude. Nous aimons le concept de sérendipité, qui est l'art de trouver ce qu'on ne cherche pas. On vend de l'inattendu.

Pour plus d'informations

https://terra-gaia.voyage/