Incendies : l'Homme est-il toujours à l'origine des feux de forêt ?

Les feux de forêts, qui font malheureusement l'actualité ces dernières semaines que ce soit en France ou au Canada, sont-ils plutôt d'origine humaine ou naturelle ?

Incendie
Si certains départs de feu peuvent être issus de phénomènes naturels, l'Homme a malheureusement souvent une part importante à jouer dans l'origine des départs de feu

Les incendies ravagent des milliers d'hectares de forêts chaque jour à travers le monde comme ce fut par exemple le cas près de la Méditerranée en début de semaine. Si certains sont d'origine naturelle, d'autres sont au contraire causés par l'Homme. Mais cette origine humaine représente-t-elle la majorité des départs de feu ?

Une origine majoritairement accidentelle

Les incendies font beaucoup parler d'eux ces dernières semaines, que ce soit au Canada où la saison des feux a débuté de façon particulièrement marquée depuis le printemps avec plus de 3,5 millions d'hectares de forêts déjà partis en fumée ou alors plus récemment sur le sud-est de la France où plusieurs feux virulents se sont déclenchés cette semaine, touchant même Marseille, seconde ville de France.

Avec le réchauffement climatique, les feux de forêts extrêmes ont nettement augmenté à travers le monde entre 2003 et 2023, ceux-ci ayant plus que doublé. Chaque année ces incendies dévastateurs entraînent dégâts et victimes sur les zones qu'ils concernent. Néanmoins, qu'ils soient extrême sou non, ces feux toujours plus virulents ont un point commun : leur origine majoritairement humaine.

Selon le ministère de l'Agriculture, 90% des départs de feu sont dus à l'Homme en France, les 10% restants ont des origines naturelles, étant notamment consécutifs à la foudre. Cependant, la majorité de ces incendies liés à l'activité humaine est due à des imprudences. Selon l'Office national des forêts, 35% des départs involontaires de feux sont causés par des travaux, comme des brûlages de végétaux, du bricolage, des travaux agricoles ou encore des travaux industriels et publics.

Les accidents liés à l'activité de particuliers ont également une part importante dans l'origine des départs de feu, représentant 15% de ceux-ci. Ces incendies peuvent être causés par des barbecues, des mégots ou encore des feux d'artifice. Enfin, selon l'ONF, les transports sont à l'origine de 15% des feux de forêts en liaison à des lignes électriques cassées, des chemins de fers ou encore simplement des véhicules prenant feu accidentellement comme ce fut le cas pour l'incendie des Pennes-Mirabeau/Marseille en début de semaine.

De nombreux feux sont également intentionnels

Au total, ce sont donc 65% de la totalité des départs de feu qui sont dus à des imprudences humaines ou des accidents. Comme le souligne le site du gouvernement, la plupart des feux prennent d'ailleurs naissance près des zones habitées ou anthropisées avant de se propager dans des zones plus sauvages.

Néanmoins, si les imprudences et les accidents représentent la majorité des feux, il ne faut pas mettre de côté les actes intentionnels. Selon l'analyse des causes d'incendies menée par l'ONF, les départs de feux de forêt sont en effet causés à hauteur de 25% par ces actes intentionnels, un pourcentage qui est loin d'être négligeable.

En 2022 par exemple, au moins cinq incendies avaient été déclenchés par un pompier en Gironde, même chose du côté de l'Ardèche où un homme avait été interpellé après avoir allumé 12 feux dans son département. Ces cas sont loin d'être des exceptions puisqu'une étude américaine a estimé qu'environ 1% de la population avait des tendances pyromane.

La pyromanie consiste à allumer des feux de manière répétée et préméditée. Derrière l’acte d’un pyromane ne se cache aucune intention, telle que nuire à une personne tierce, contrairement à celui d’un incendiaire, qui est criminel. Cet acte est consécutif à un trouble du contrôle des impulsions et est réfléchi. Le pyromane repère en général des lieux où la prise de risque est minimale, la destruction assez importante et le retentissement dans les médias et le voisinage représente une valorisation.

Heureusement, les pyromanes récidivent peu une fois condamnés. Selon une étude menée entre 1985 et 1994 en Nouvelle-Zélande, seulement 6% des pyromanes seraient repassés à l'acte après avoir été condamnés. Un pourcentage qui s'explique par les peine lourdes encourus par ces individus.

En France, les auteurs de départs de feu volontaires en milieu forestier encourent une peine de 15 ans de réclusion criminelle et une amende de 150 000 euros, une peine pouvant monter jusqu'à 30 ans de prison et 200 000 euros d'amende pour les personnes dépositaires de l’autorité publique et jusqu’à la perpétuité en cas d’homicide involontaire.

Référence de l'article :

Environnement. L’activité humaine est-elle la cause principale des feux de forêt ? On vous répond, Ouest-France (08/07/2025), Antoine Masson