Été 2019 : canicules exceptionnelles avec 46°C en France, du jamais vu

Au cours de l'été 2019, la France a vécu pas moins de deux périodes de canicule exceptionnelles, l'une en juin et l'autre en juillet. Dans les deux cas, la vigilance rouge a été activée avec des pointes à plus de 42°C au nord et jusqu'à 46°C dans les régions méridionales !

Avec 42,6°C le 25 juillet 2019, Paris enregistre un nouveau record de chaleur et prend la 4ème du classement des capitales européennes les plus chaudes.
Avec 42,6°C le 25 juillet 2019, Paris enregistre un nouveau record de chaleur et prend la 4ème du classement des capitales européennes les plus chaudes.

Cet été 2019 avait été annoncé "plus chaud que la normale" par les météorologues mais ils étaient loin d'imaginer l'intensité de cette chaleur lorsqu'ils ont établi leurs prévisions au printemps. Une première vague de chaleur d'une intensité exceptionnelle touche une grande partie du pays à la fin du mois de juin, en atteignant des niveaux historiques près de la Méditerranée.

Moins d'un mois plus tard, un nouvel épisode de chaleur se met en place avec cette fois-ci, des valeurs inédites dans les régions de la moitié nord. C'est ainsi une véritable avalanche de records absolus de températures qui est observée avec plus de 50% des stations météo ayant battu leur propre record au cours de cet été qui terminera sur la 3ème place des étés les plus chauds en France, derrière 2003 et 2018.

46°C dans l'Hérault, des dizaines de records pulvérisés

Après une période de fraîcheur parfois marquée autour du 10 juin, le changement de temps est radical avec la mise en place d'une "pompe à chaleur" lors de la dernière décade du mois. Cette expression est utilisée pour décrire la remontée d'air très chaud depuis le Sahara en direction de la France qui est alors située entre un puissant système dépressionnaire sur l'Atlantique et un solide anticyclone sur l'ouest de l'Europe.

Du 25 au 30 juin, c'est donc une canicule d'une intensité exceptionnelle qui touche une grande partie du pays. Le pic de chaleur est enregistré à l'échelle nationale le jeudi 27 juin avec une température moyenne sur la France de 27,9°C, soit 9°C de plus que la normale. Cette journée devient ainsi la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de juin, le précédent record de 26,4°C établi le 21 juin 2017 est largement battu.

Mais c'est bel et bien la journée du lendemain, le vendredi 28 juin, qui entrera dans l'histoire. Plusieurs départements du sud-est tels que le Gard, le Vaucluse ou les Bouches-du-Rhône voient leurs températures maximales atteindre régulièrement 42 à 45°C à l'ombre ! Mais la palme revient à l'Hérault avec une valeur de 46°C relevée à Vérargues, au nord-est de Montpellier. Cette température bat ainsi le précédent record absolu national qui était de 44,1°C à Conqueyrac (Gard) le 12 août 2003.

La France se classe désormais au 6ème rang des pays européens ayant connu la température la plus élevée derrière la Grèce (48°C), le Portugal (47,4°C), l'Espagne (47,3°C), l'Italie (47°C) et la Bosnie-Herzégovine (46,2 °C), un niveau digne des valeurs observées en août dans la Vallée de la Mort, en Californie.

Outre la chaleur exceptionnelle en cours de journée, les nuits durant cette période battent également de nombreux records. Des villes comme Lyon (26°C), Nantes (24,7°C), Limoges (25,7°C), Poitiers (23,1°C), Toulouse (24,2°C) ou Strasbourg (24,1°C) connaissent ainsi leur nuit la plus chaude jamais enregistrée. Certaines de ces valeurs minimales sont tout simplement proches des normales habituellement observées aux heures les plus chaudes à cette période de l'année !

Au total, 76 départements sont placés en vigilance orange canicule par les services météo et pour la première fois depuis la prise en compte de ce paramètre dans le système d'alerte en 2004, la vigilance rouge est émise dans 4 départements du sud-est.

Plus de 42°C à Paris, 41°C en bord de Manche et sur la côte d'Opale

Trois semaines plus tard et alors que la probabilité de connaître un nouvel épisode caniculaire de cette ampleur au cours d'un même été est très faible, les températures s'affolent à nouveau. Même cause, mêmes effets avec la mise en place d'une remontée d'air extrêmement chaud d'origine subtropicale.

Du 21 au 26 juillet, la canicule concerne ainsi plus des trois quarts du pays. 80 départements sont placés en alerte dont 20 départements du Bassin parisien au Nord en niveau rouge, un nombre jamais atteint simultanément depuis la création de la vigilance en 2001 ! Contrairement à la canicule de la fin juin, ce sont les régions d'une large moitié nord qui connaissent les valeurs les plus élevées.

Avec une température moyenne de 29,4°C à l'échelle nationale, le jeudi 25 juillet est devenu le jour le plus chaud observé en France depuis le début des mesures, à égalité avec un certain 5 août 2003. La nuit qui précéda cette journée a établi pour sa part un nouveau record avec une température minimale moyenne de 21,4°C, battant les 21,3°C du 14 août 2003. À Paris, le thermomètre a atteint 42,6°C soit l'équivalent d'un après-midi normal de juillet à Bagdad. Fait encore plus remarquable, la barre des 40°C est dépassée jusque dans l'extrême nord et sur le littoral du nord-ouest avec 41,5°C à Lille, 41,3°C à Dunkerque ou encore 40,1°C à Dieppe, soit jusqu'à 5°C de plus que lors de la canicule de 2003. Jusque-là, les 40°C n'avaient jamais été dépassés à une telle latitude en France.

Au cours de cet épisode, la valeur la plus élevée a été relevée à Saint-Maur-des-Fossés avec 43,6°C dans cette station météo du Val-de-Marne ouverte en 1872 ! Mais la France n'est pas le seul pays à avoir été concerné par cette canicule, de nombreux autres états européens ont également connu des températures exceptionnelles. Certains ont même battu leur record national de chaleur avec 39,4°C en Andorre, 40,7°C en Belgique et aux Pays-Bas ou encore 42,6°C en Allemagne.

À la fin de l'été, le ministère de la Santé a indiqué avoir enregistré 1500 décès liés aux deux canicules, soit plus de 10 fois moins que lors de l'épisode de 2003. À l'époque, celui-ci avait duré environ trois semaines contre 18 jours de canicule intense en deux épisodes au cours de l'été 2019. Les mesures de prévention mises en place ces dernières années ainsi que l'amélioration des systèmes de prévisions ont ainsi prouvé leur efficacité face à ce type de phénomène amené à se répéter et s'intensifier au cours des prochaines décennies.

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