Comment l'ONU prévoit d'éradiquer la pollution plastique mondiale ?

"Le message, c'est que nous allons éliminer la pollution plastique de notre environnement", a martelé Inger Andersen, directrice exécutive de l'agence de l'ONU sur l'environnement (PNUE). Un message clair et précis !

Ce mercredi 2 mars, l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (ANUE), la plus haute instance internationale sur ces sujet, s'est réunie à Nairobi, la capitale du Kenya. Leur objectif ? Mettre fin à la pollution plastique.

L'ANUE a dû, en premier lieu, adopter un mandat et créer un "Comité intergouvernemental de négociation" qui sera chargé d'élaborer un traité mondial, un texte "juridiquement contraignant" d'ici 2024.

Comment un traité peut-il sauver la planète du plastique ?

Le traité mondial s'attaquera au coeur du problème, en prenant en compte le "cycle de vie entier du plastique" de sa production au recyclage en passant par les étapes de l'utilisation, de la gestion des déchets et la réutilisation. Les nations devront s'engager à nettoyer leurs déchets plastiques.

Le comité devra fixer des objectifs et définir des mesures "contraignantes" ou "volontaires" et devra adapter les solutions aux "circonstances" spécifiques des différents pays. Pour être sûr que ce traité sera respecté, le mandat prévoit déjà l'élaboration de mécanismes de contrôle.

L'ONU reconnait que la tâche n'est pas aisée et qu'il risque de se heurter à des "sujets épineux". Difficile encore pour l'organisme d'imaginer comment mesurer le respect ainsi que la "rapidité de mise en oeuvre" des règles qui composeront ce traité mondial.

Les pays les plus pauvres auront un soutien financier pour aider les gouvernements à faire face à ce fléau. Le comité devra aussi coopérer avec le secteur privé. Les négociations doivent débuter au deuxième semestre 2022 pour un traité qui devra s'applique d'ici 2024.

460 millions de tonnes de plastiques produits en 2019 !

Dans les océans, les banquises, dans les estomacs d'animaux et même dans l'air prélevé au sommet des montagnes, le plastique est partout ! Les 460 millions de tonnes de plastiques produits en 2019 ont engendré 353 millions de tonnes de déchets.

Selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), moins de 10% de ces déchets ont été recyclés et 22% sont brûlées à ciel ouvert ou rejetés dans des décharges sauvages ou dans la nature. Et cette pollution planétaire serait responsable de 3,5% des émissions de gaz à effet de serre.

Le plastique contribue au réchauffement climatique et à l'effondrement de la biodiversité, élément essentiel pour lutter contre la hausse mondiale des températures comme l'a (encore !) rappelé le dernier rapport effrayant du GIEC.

Même s'ils reconnaissent que le "travail est loin d'être achevé", les militants écologistes sont tout de même optimistes. "Nous sommes à un tournant de l'Histoire, où les ambitieuses décisions prises aujourd'hui peuvent empêcher la pollution plastique de contribuer à l'effondrement de l'écosystème de notre planète", a rappelé Marco Lambertini, directeur général du WWF.