Ce « soleil artificiel » a battu un nouveau record et il est français !

Mardi dernier, le CEA, le Commissariat à l'énergie atomique, a annoncé avoir battu un record historique. Situé dans le sud de la France, le tokamak West, leur « soleil artificiel », a tenu 22 minutes. Une avancée considérable dans le domaine de la physique nucléaire.

Les centrales nucléaires, l'énergie du passé ?
Les centrales nucléaires, l'énergie du passé ?

Nouveau record pour la France, annoncé par le CEA, le Commissariat à l'énergie atomique, le mardi 18 février dernier. C’est sur le site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, en France, que des physiciens sont parvenus à faire se maintenir, pendant 1337 secondes, (soit 22 minutes) un réacteur à fusion nucléaire, communément appelé « soleil artificiel ». L’ancien record mondial était détenu par la Chine et ne datait que de quelques semaines. Le pays avait en effet réussi à maintenir son soleil dans le tokamak East pendant 18 minutes.

Un record amélioré de 25 %

Ce faux soleil est, en réalité, du plasma. Ce dernier est composé de gaz d’hydrogène, brûlant à de très fortes températures. Ce sont ces températures extrêmes qui conduisent à la fusion nucléaire, l’énergie que les experts souhaitent, à terme, contrôler. Ce défi de grande envergure se fait dans un tokamak, une machine en forme d’anneau circulaire.

C’est dans cette machine que le plasma est chauffé

Mais l’obtention de ce résultat n’est pas une mince affaire. D’abord, parce que le plasma se doit d’être chauffé à des températures extrêmes. Ensuite, parce que la réaction obtenue doit être maintenue un maximum de temps, jusqu'à ce qu'elle puisse s’auto-entretenir. Rappelons également que ce plasma est particulièrement instable, d’où la prouesse de l’avoir maintenu pendant 22 minutes.

Le CEA explique qu’« il faut en effet maîtriser le plasma, instable par nature, et s’assurer que les composants placés face à lui sont capables de supporter ses rayonnements, sans dysfonctionner ni le polluer. » Prochain objectif pour le tokamak West : augmenter la durée et faire se maintenir le faux soleil pendant plusieurs heures, tout « en chauffant ce plasma à encore plus haute température pour se rapprocher au mieux des conditions attendues dans les plasmas de fusion ». Ce plasma a brûlé à 50 millions de degrés et a libéré une importante quantité d’énergie, offrant aux physiciens l’espoir d’obtenir l’énergie de fusion, autrement dit, l’énergie du soleil. Sur un plan environnemental, une telle réussite change la donne. Il s’agit en effet d’une énergie décarbonée, avec très peu de déchets radioactifs. Actuellement, on utilise l'énergie de fission, qui se trouve dans les centrales nucléaires.

Un faux soleil pour une énergie durable ?
Un faux soleil pour une énergie durable ?

L’idée n’est pas nouvelle, puisque ce dispositif a été créé dans les années 50, par des physiciens Igor Tamm et Andreï Sakharov. Depuis, les pays travaillent à développer les connaissances dans le domaine et convergent vers un but commun : le projet international ITER, un réacteur actuellement en construction depuis quelques années. Grâce à ce nouveau réacteur ultra puissant, prévu pour 2030, les physiciens espèrent obtenir une fusion capable d’atteindre 150 millions de degrés Celsius. À titre de comparaison, le soleil brûle à 15 millions de degrés Celsius.

Attention : il ne s’agira que d’un prototype. On est encore loin de l’accomplissement d’un véritable « soleil artificiel » utilisable à grande échelle. Les scientifiques pensent que le contrôle de cette énergie devrait être possible vers 2100.

Références de l’article :

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