Ce printemps en France, déjà 400 heures de soleil sur la Côte d'Opale, alors que le Sud fait grise mine… Pourquoi ?

La France est toute retournée en ce printemps 2025 : l'extrême Nord du pays est en effet la zone la plus ensoleillée depuis le 1er mars, alors que l'extrême Sud souffre d'un déficit de soleil. Comment expliquer ce contraste étonnant ?

Le Touquet Pas-de-Calais plage soleil
Depuis le 1er mars, Le Touquet (Pas-de-Calais), sur la Côte d'Opale, est la deuxième ville la plus ensoleillée de France (juste derrière Calais) avec 408 heures et 44 minutes de soleil.

Ce n'est plus un match disputé, c'est un véritable KO technique ! Dans la lutte entre le Nord et le Sud de la France concernant l'ensoleillement en ce printemps 2025, c'est le Nord qui l'emporte haut la main ! La Côte d'Opale est depuis le 1er mars la région la plus ensoleillée, alors que l'Occitanie souffre de la grisaille… Pourquoi un tel écart ? A-t-on déjà vu cela dans notre climat passé ?

Calais et Le Touquet, la nouvelle Côte d'Azur ?

Avec la journée du mardi 22 avril, qui fut très ensoleillée, la Côte d'Opale a franchi les 400 heures d'ensoleillement pour ce printemps météorologique, depuis le 1er mars. À cette date du 22 avril, Calais (Pas-de-Calais) est la ville la plus ensoleillée de France, avec 408 heures et 54 minutes de soleil, juste devant Le Touquet (Pas-de-Calais), 408 heures et 44 minutes.

Juste derrière viennent Reims, dans la Marne, avec 405 heures et 23 minutes de soleil, puis Octeville, près du Havre (Seine-Maritime), 400 heures et 8 minutes. Toutes ces villes ont donc connu en moyenne plus de 7h30 de soleil par jour, ce qui est remarquable à cette période de l'année, alors que les jours continuent à rallonger.

Globalement, depuis le 1er mars, un grand quart Nord-Est de la France dépasse les 350 heures d'ensoleillement (Normandie, Hauts-de-France, Grand-Est et Île-de-France), alors que le reste du pays se contente de 300 à 350 heures de soleil (pas plus de 5h30 à 6 heures par jour), même les régions méditerranéennes ! Calais et Le Touquet n'ont donc rien à envier à Nice ou Marseille ce printemps…

C'est entre le Massif Central et les Pyrénées que le soleil s'est fait le plus discret, avec 200 à 300 heures de soleil seulement. On retrouve ainsi en queue de classement, dans les villes les moins ensoleillées, Mende, en Lozère, et Carcassonne, dans l'Aude, cette dernière n'ayant reçu que 273 heures de soleil depuis le 1er mars, soit à peine plus de 5h par jour en moyenne.

Les dépressions espagnoles et italiennes responsables

Pourquoi donc la moitié Nord du pays connaît-elle un excédent d'ensoleillement, tandis que la moitié Sud manque de soleil ? Cet écart et ce contraste s'expliquent par la position des centres d'action depuis le début du printemps : les anticyclones ont eu tendance à se positionner entre les îles britanniques et l'Europe du Nord, avec sur la moitié Nord un temps sec et ensoleillé.

Dans le même temps, des dépressions ont régulièrement circulé sur l'Espagne, mais aussi entre la Méditerranée et l'Italie, avec par moments des gouttes froides circulant sur le Sud de la France, ou des épisodes d'entrées maritimes et de vent d'autan noir, apportant nuages et humidité dans toute la moitié Sud.

Ce contraste, nous l'avons déjà vécu au printemps 2020, au cours duquel Le Touquet était d'ailleurs arrivé en tête des villes les plus ensoleillées, avec 809 heures de soleil, alors qu'en queue de classement se situaient les villes pyrénéennes comme Biarritz, Pau, Saint-Girons et Tarbes, selon les données de Météo-France.

Alors que le printemps météorologique va encore durer plus d'un mois, les contrastes s'intensifient encore. Alors que l'Aquitaine et le Limousin sortent à peine des inondations, le déficit de pluie s'accentue sur la moitié Nord. Dans les Hauts-de-France, le manque de pluie atteint 60% en avril, après déjà 81% de déficit en mars : dans cette région, ce printemps est plus sec que celui de 1976 !