Au Japon, une mesure inédite mise en place pour empêcher les attaques d'ours ! Pourquoi sont-ils si menaçants ?

Les attaques d'ours ont tué 12 personnes depuis avril dernier au Japon. Pour faire face à ce danger inédit, le pays vient de mettre en place une mesure radicale : de quoi s'agit-il ? Comment expliquer cette soudaine agressivité ?

Ours Japon panneau danger attaque
Depuis le mois d'avril dernier, plus de 190 attaques d'ours ont été recensées au Japon, avec un bilan humain dramatique : 12 morts et de nombreux blessés.

Déployer l'armée pour faire face aux attaques d'ours… C'est la décision radicale prise par le gouvernement japonais pour tenter de mettre fin à l'agressivité de ces animaux, qui ont tué 12 personnes depuis le mois d'avril dernier. Mais sont-ils vraiment fautifs ? Et à quoi va servir concrètement le déploiement de l'armée nippone ?

54 000 ours dans le pays

Depuis le mois d'avril dernier, plus de 190 attaques d'ours ont été recensées au Japon. Si l'année la plus riche en attaques reste toujours 2023 (213 attaques), 2025 est désormais l'année la plus meurtrière depuis 15 ans, avec déjà 12 personnes tuées et de nombreuses blessées. Selon les estimations du gouvernement nippon, 54 000 ours environ vivent au Pays du Soleil Levant.

Deux espèces d'ours sauvages sont recensées : l'ours noir du Japon (Ursus thibetanus japonicus), qui vit principalement sur l'île d'Honshu, et qui mesure de 1,20 à 1,40m pour un poids de 40 à 130kg ; et l'ours brun d'Hokkaido ou l'ours brun de l'Oussouri (Ursus arctos yesoensis), qui vit principalement au Nord du pays et mesure 1,50 à 2,30m pour un poids de 120 à 400kg.

Les attaques s'amplifient notamment à l'approche de l'hiver, alors que les ours se mettent en quête de nourriture. Ainsi, les ursidés attaquent parfois dans les supermarchés, aux arrêts de bus ou encore dans les stations-services. Puisqu'ils s'aventurent de plus en plus profondément dans les villes, certaines écoles japonaises ont même décidé de fermer leurs portes, selon l'agence Reuters.

Pour gérer ce danger, le gouvernement japonais a donc décider de déployer les Forces Japonaises d'Autodéfense, autrement dit l'armée nippone : les soldats n'auront pas le droit de tirer contre les ours, mais seront simplement présents pour soutenir les chasseurs et les populations, notamment les plus âgées, souvent sans défense et fragiles même face à un petit ours noir.

Urbanisation et réchauffement climatique

L'armée disposera ainsi des pièges en forêt, et sera aussi chargée d'organiser le transport des chasseurs dans les zones où le risque d'attaque est le plus fort. Les soldats feront également respecter les consignes de sécurité aux habitants résidant près des forêts : ne pas sortir la nuit, ne pas laisser de nourriture exposée, bien verrouiller les portes et les fenêtres…

Selon les experts, l'ours n'est toutefois pas le responsable de l'augmentation de ces rencontres de plus en plus violentes avec les humains. D'autres causes que la recherche de nourriture entrent en jeu.

L'urbanisation à outrance en est la première responsable : l'augmentation du nombre d'ours les conduit à étendre leur territoire dans des zones rurales anciennement habitées mais désormais abandonnées, ce qui les rapproche des villes. Le vieillissement de la population de chasseurs censés réguler la population d'ours est également un facteur aggravant.

Enfin, le réchauffement climatique est directement impliqué dans la variation à l'extrême des sources de nourriture : entre abondance et rareté, les ours ne savent plus à quel saint se vouer… Tout cela oblige donc les ours, de plus en plus nombreux, à se rapprocher des villes à une époque de l'année où ils jouent leur survie, juste avant l'hiver…

Référence de l'article :

Science & Vie. Le Japon déploie son armée pour lutter… contre des attaques d'ours.