Alerte : 2 000 manchots retrouvés morts sur les plages d'Uruguay

Ces dix derniers jours ont vu près de 2 000 cadavres de manchots s'échouer sur les côtes de l'Est de l'Uruguay. Malgré le nombre important de victimes, les circonstances du décès de ces manchots de Magellan restent toutefois inconnues auprès des scientifiques.

Manchots
Près de 2 000 cadavres de manchots ont été retrouvés sur les plages de l'Est de l'Uruguay ces derniers jours

Au cours de ces dix derniers jours, environ 2 000 manchots ont été retrouvés morts sur la côte Est de l'Uruguay, une véritable hécatombe qui laisse les scientifiques perplexes.

Des manchots de Magellan morts par centaines

Les découvertes macabres s'enchaînent ces derniers jours sur les côtes de l'Est de l'Uruguay avec de très nombreux manchots morts s'échouant régulièrement sur les plages du pays. Ces volatiles marins sont des manchots de Magellan, vivant sur l’extrême Sud de l'Amérique, plus précisément entre les îles Falkland, le Chili et l'Argentine.

Ces manchots mesurent en général entre 60 et 70cm, atteignant un poids variant de 2,5 à 6,5kg et se nourrissant principalement de krill, de poissons, de calmars, de seiches et d'autres espèces de crustacés. Ceux-ci ont tendance à à remonter plus au Nord durant l'hiver pour retrouver des eaux plus chaudes et ainsi plus de nourriture, se déplaçant le plus souvent en groupe.

Toutefois, cette migration saisonnière semble avoir été particulièrement meurtrière cette année puisque près de 2 000 manchots se sont échoués sans vie depuis la mi-juillet sur le littoral de l'Uruguay et plus de 500 individus morts seraient également en dérive quelques kilomètres au large de la zone protégée de Laguna de Rocha, ce qui induit que de nouveaux manchots décédés pourront s'échouer dans les prochains jours sur le secteur.

La cause de leur mort est encore inconnue

Les autorités locales ont tout d'abord pensé à la grippe aviaire, qui a déjà entraîné des hausses de la mortalité soudaines chez cette espèce. Toutefois, les tests effectués ont rapidement écarté cette hypothèse, ceux-ci étant tous négatifs. La cause de leur mort ne serait donc pas conséquente d'une épidémie dans la population de manchots.

90% des individus retrouvés morts étaient de jeunes manchots, à jeun et sans réserve de graisse d'après les scientifiques dépêches sur place, ce qui pourrait vouloir dire que leur mort serait plutôt consécutive à un manque de nourriture dont l'origine reste pour le moment inconnue.

Selon Carmen Leizagoyen, directrice du département de la faune au ministère uruguayen, il est normal qu'un certain pourcentage de jeune manchots meure lors de ces épisodes de migrations saisonnières mais un nombre aussi important est loin d'être anodin, d'autant qu'un événement similaire avait déjà pu être observé sur les côtes du Brésil l'année dernière.

Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette surmortalité soudaine. D'après les défenseurs de l'environnement, la surpêche et la pêche illégale pourraient grandement accentuer les épisodes de surmortalité pour cette espèce, ceux-ci ne trouvant pas assez de nourriture dans ces eaux pour subvenir à leur besoin. Pour d'autres chercheurs, une tempête ayant frappé le Sud-Est du Brésil à la mi-juillet aurait également pu entraîner la mort des individus les plus faibles, bien que cette hypothèse n'explique pas pourquoi leur nombre est aussi important. Ces épisodes sont dans tous les cas de plus en plus fréquents et inquiètent la communauté scientifique, le manchot de Magellan étant aujourd'hui classé comme espèce menacée.

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