Vous l’attendez ou vous la craignez ? Des chercheurs expliquent votre ressenti par rapport au départ à la retraite

La retraite, certains l’attendent, d’autres la craignent. Des chercheurs écossais ont voulu comprendre quels facteurs pouvaient expliquer cette différence entre les individus. Pour eux, le revenu perçu avant le départ à la retraite joue un rôle essentiel.

L'occasion d'enfin prendre du temps pour soi
L'occasion d'enfin prendre du temps pour soi

“Quand je serai à la retraite…”. C’est souvent le moment que l’on attend, après plusieurs années de labeur. Une vie professionnelle s’achève. Lorsque la retraite se dessine au loin, on a l’impression de voir le bout du tunnel. C’est l’occasion de s’adonner à temps plein à nos hobbies, de faire cette croisière dont on a tant rêvé ou de profiter à 100 % de sa famille. Mais la retraite ne se vit pas de la même façon pour tout le monde.

Plus on part avec un capital financier confortable, plus le bien-être est présent

Il est un facteur précis qui tend à rendre la retraite des uns plus heureuse que celle des autres. Ce facteur, c’est le revenu. En effet, des chercheurs de l’Université d’Édimbourg, en Écosse, ont fait une étude, publiée dans la revue SSM – Mental Health. Pourquoi certains voient la retraite comme la liberté ultime, tandis que d’autres la craignent et développent une forme d’anxiété ? L’une des explications vient du salaire perçu avant la retraite.

Anxiété chez les plus modeste, liberté chez les plus aisés

C’est grâce à plus de 1 500 retraités néerlandais participant à cette étude que les scientifiques ont pu suivre, pendant 17 ans, l’évolution de la santé mentale de ces retraités. Ils ont découvert un écart considérable en la matière, en fonction des revenus de chacun. Les personnes ayant eu un revenu modeste (moins de 1500€ mensuels) sont les premiers à faire les frais d’une santé mentale plus fragile. Avec un métier souvent physique et peu valorisé, ils risquent de développer de l’anxiété plus facilement que les autres.

Résultat : lorsque la retraite arrive, les scientifiques parlent d’un effet “lune de miel”. Cela signifie que, pendant deux ou trois ans, le bien-être des personnes aux revenus modestes s’améliore, puisqu’ils peuvent enfin goûter aux joies du repos. Mais cette satisfaction ne dure pas, puisqu’ils sont rattrapés par la réalité financière. De plus, les chercheurs constatent un plus grand isolement chez ce groupe social.

Pour les personnes ayant perçu des revenus du niveau de la classe moyenne, les scientifiques ont noté une amélioration concernant le bien-être. Un mouvement qu’ils décrivent en deux temps : d’abord, le bien-être s’améliore avant même la retraite, dans l’anticipation de cette dernière, puis se dégrade, notamment pour les personnes ayant, là encore, effectué un travail physique et pénible.

Ce sont donc les personnes les plus aisées financièrement qui considèrent la retraite comme une véritable aubaine. Si le bien-être reste identique avant et après le départ à la retraite, il s’améliore pendant la première année, puisque la retraite est perçue comme un soulagement temporaire. Mais à une condition : partir à la retraite relativement tôt. Un départ tardif peut être ressenti comme une stagnation. Pour les scientifiques, il faut prendre en compte le revenu, mais également le genre et la pénibilité du travail effectué. Chacune de ces trois classes sociales pourrait voir des changements qui permettraient d’améliorer le passage à la retraite. Des aides financières pour les plus modestes, des modifications en amont du travail pour la classe moyenne et une aide à la transition pour les plus aisés.

Référence de l’article :

À la retraite, certains retrouvent leur liberté… d'autres s'enferment dans l'anxiété