Ne possédant pas de dard, le mâle de la guêpe pique avec son pénis !

Une étude japonaise révèle que les mâles de la guêpes n'avaient pas de dard. Et elles sont pourtant capables d'infliger une douloureuse piqûre à leur ennemi. En effet, elles utilisent leurs parties génitales pour se défendre !

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Les guêpes mâles ont deux épines tout autour de leur partie génitale pour palier l'absence de dard.

Qu'elle soit mâle ou femelle, la guêpe pique. Une étude publiée lundi 19 décembre dernier dans la revue Current Biology va en surprendre plus d'un. Des scientifiques japonais se sont rendus compte accidentellement que les guêpes mâles n'avaient pas de dard et qu'ils avaient donc leur propre mécanisme de défense : leur pénis !

Seules les femelles possèdent un dard, cet aiguillon avec du venin. La communauté scientifique avait déjà suggéré que certains insectes mâles puissent piquer avec leurs organes génitaux "mais il manquait la preuve", révèle Shinji Sugiura, chercheur à l’Université de Kobe au Japon et co-auteur de l’étude, cité par LeParisien.

Pour la petite histoire : une de ses étudiantes, Misaki Tsujii, également co-autrice de l’étude, s'est faite piquer par une guêpe maçonne mâle. Alors le scientifique japonais spécialiste des stratégies anti-prédatrices chez les animaux a essayé de se faire piquer à son tour. "Et comme je pensais que les mâles étaient inoffensifs, j’ai été très surpris de ressentir la douleur d’une piqûre", détaille-t-il.

En réalité, il pensait que cette douleur de la piqûre venait de deux larges épines réparties autour du pénis de la guêpe. Alors pour confirmer son hypothèse, il donne des guêpes mâles en repas à deux espèces de grenouilles arboricoles dans son laboratoire. Conséquences : plus d'un tiers des grenouilles finissaient par recracher les guêpes !

"On a observé beaucoup de mâles qui, au moment de l’attaque, perçaient la bouche ou d’autres organes des grenouilles avec leurs parties génitales", explique le chercheur. En effet, l'expérience filmée montre que l'une des grenouilles voulant avaler l'insecte volant a fini par cracher sa proie en s'aidant de sa patte.

Puis, les scientifiques ont retenté l'expérience avec des guêpes (toujours mâles) mais dont les parties génitales ont été enlevées. Et les résultats ont été bien différents et statistiquement significatifs ! Car dans la deuxième expérience, les grenouilles se sont régalées du festin offert.

Les guêpes mâles ne sont pas les seuls insectes à survivre de cette manière. D'autres études révèlent que les papillons sphinx utilisent leurs parties génitales pour émettre des ultrasons pour fuir les chauves-souris. La prochaine étape de l'étude japonaise consiste à déterminer si d'autres espèces de guêpes possèdent ces mêmes épines sur leurs organes génitaux comme mécanisme de défense.

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