Mesdames, vos chaussures de course vous font mal ? C’est normal, elles ne sont pas “faites” pour vous !
Bien que près de la moitié des adeptes de la course à pied soit féminine en France, les chaussures de running ne sont pas du tout adaptées aux femmes. Un problème pointé du doigt par le British Medical Journal qui demande du changement.

Trouver chaussure à son pied. Au sens propre du terme. Mais difficile de la trouver lorsque les baskets sont pensées exclusivement pour la gent masculine. Selon une étude publiée dans le British Medical Journal, il semblerait que la chaussure de course féminine ne soit ni plus ni moins qu’une chaussure de course masculine, en taille réduite. Problème : le pied féminin n’a rien à voir avec le pied masculin.
Environ 12,4 millions de Français pratiquent la course à pied
Les chaussures de running sont complètement inadaptées au pied féminin. Un véritable problème, lorsque l’on sait qu’environ 49 % des coureurs en France sont des coureuses, selon l’Observatoire du Running. C’est la raison pour laquelle le British Medical Journal demande aux artisans, créateurs de chaussures que les différents modèles soient également adaptés à la morphologie des femmes.
Une morphologie différente à plus d’un titre
Les travaux de l’étude ont été menés sur 21 femmes de tout âge, d’amatrices de course à pied à experte, courant, en moyenne, entre 30 et 45 kilomètres hebdomadaire. Participant à des marathons ou non, enceintes, en post-partum ou pas, l’objectif était d’avoir un maximum de volontaires pour comprendre comment ces dernières choisissaient leur paire de chaussures. Selon les résultats, trois éléments devaient être présents : le confort, la performance et la sécurité en cas de blessures.
Le docteur Christopher Napier, auteur principal de l’étude et spécialiste en physiologie biomédicale et en kinésiologie à l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique, au Canada, déplore cette réalité. "La plupart des chaussures sont conçues à partir d’un moule 3D, qui a la forme d’un pied. Historiquement, cette forme est basée sur le pied masculin, puis simplement réduite en taille et recolorée pour la gamme féminine. Une approche appelée "shrink it and pink it" en anglais".

Le problème, c’est que le pied féminin est très différent du pied masculin. Avant-pied plus large, talon plus fin ou encore pas plus hauts, la morphologie diffère complètement, à plus d’un titre. "D’un point de vue biomécanique, les femmes courent également à un rythme de pas plus élevé que les hommes, avec un contact au sol plus court qu'eux. Des différences de cinématique — comme une plus grande adduction maximale de la hanche et une chute pelvienne controlatérale — peuvent également modifier la manière dont les charges sont réparties dans le membre inférieur et le pied", précise-t-il.
Même son de cloche pour les femmes enceintes ou en post-partum. Le pied change. Idem pour les femmes arrivant à un certain âge. Résultat : les résultats et la performance se retrouvent bloqués, malgré la bonne volonté de s’améliorer. Pour le docteur Napier, "il est temps d’envisager des lignes de produit adaptées à tous les âges, en particulier pour les femmes enceintes ou en post-partum, pour qui adapter le maintien et le support est primordial."
Référence de l’article :
Chaussures de running : un design masculin qui freine la performance des femmes