Saviez-vous que le stress au travail peut provoquer des maladies coronariennes ?

Le stress au travail provoquerait l’apparition de maladies coronariennes. C’est le triste constat d’une étude menée par des chercheurs canadiens, qui se penchent sur les conséquences de ce stress subi par les cols blancs.

Des exigences professionnelles qui ont un prix
Des exigences professionnelles qui ont un prix

Stress au travail. Peu de reconnaissance, une forte pression et des tâches à effectuer qui ne sont pas toujours mentionnées sur le contrat signé en début de collaboration. C’est le quotidien de nombreux travailleurs. Les droits des employés au travail sont parfois mis à rude épreuve et les conséquences peuvent se révéler particulièrement délétères. Des chercheurs de l’Université de Laval, à Québec, au Canada, se sont penchés sur la question, notamment concernant les postes détenus par les cols blancs, ces employés effectuant un travail de bureau, comme les cadres.

Une maladie coronarienne sur cinq est liée au stress subi au travail

L’étude provient des travaux de cette chercheuse, et autrice de cette étude, Mathilde Lavigne-Robichaud. Grâce aux données récoltées, les experts se sont aperçus qu’environ une maladie coronarienne sur cinq était liée au stress, subi au travail. Parmi elles, 3 % apparaissent à cause du manque de reconnaissance ; 18 % sont liés à la tension même que les salariés subissent pendant le travail ; et environ 19,5 % seraient le résultat d’une combinaison des deux.

Pour Mathilde Lavigne-Robichaud, l’évidence ne peut plus être dissimulée

« Il y a plus de 30 ans d’évidence épidémiologique sur l’effet délétère des stresseurs psychosociaux au travail sur la santé cardiovasculaire » affirme-t-elle. D’autant plus que les experts ont suivi le groupe de 6000 cols blancs pendant environ 15 ans, utilisant des résultats scientifiques provenant d’études concernant les facteurs de stress psychosociaux au travail. Ils ont croisé les données grâce à un autre groupe participant, composé de plus de 6 000 salariés, ne présentant aucune maladie coronarienne lors du processus de recrutement.

Mais alors, comment apparaissent ces maladies ? Les experts expliquent le processus. « L’activation aiguë du système nerveux sympathique peut précipiter les évènements cardiovasculaires en favorisant la rupture de la plaque d’athérome et l’activation plaquettaire, entraînée par l’augmentation de la fréquence cardiaque, l’augmentation de la pression artérielle et la vasoconstriction coronarienne ». Selon eux, lorsque l’on est exposé à un réel stress chronique sur le lieu de travail, cela « peut favoriser l’apparition et la progression de l’athérosclérose coronarienne. »

Les cols blancs, particulièrement touchés par ce fléau
Les cols blancs, particulièrement touchés par ce fléau

Est-ce une fatalité ou est-il possible de changer de trajectoire ? Mathilde Lavigne-Robichaud se veut rassurante sur ce point. Selon la chercheuse, oui, c’est modifiable. « Si les travailleurs se retrouvaient plutôt dans des situations où les exigences psychologiques étaient plus faibles, où la latitude décisionnelle était plus forte, et aussi avec une reconnaissance appropriée au travail, […] on serait en mesure d’éviter potentiellement une part importante des maladies coronariennes » assure-t-elle.

En d’autres termes, les répercussions sur la tension artérielle seraient bien meilleures avec une demande moins importante de la part des employeurs, plus de décisions prises par les salariés et plus de possibilité de développer son bien-être personnel sur le lieu de travail. Une situation à améliorer au plus vite, car, au-delà des maladies coronariennes, c’est « la santé globale des travailleurs » qui entre en jeu, assure Mathilde Lavigne-Robichaud.

Références de l’article :

Le stress et le manque de reconnaissance au travail causent des maladies coronariennes

Stress au travail et risque cardio-vasculaire : un duo inquiétant