Fin des 19° C ? Ces Français prouvent qu'on peut gagner en confort en allant plus loin dans la sobriété !

Ces familles prouvent qu’un hiver confortable sans chauffage excessif, c’est possible ! Découverte du « confort sobre », entre science et bon sens.

Des familles françaises prouvent qu’on peut vivre confortablement sous 19 °C.
Des familles françaises prouvent qu’on peut vivre confortablement sous 19 °C.

Souvenez-vous : en 2022, face à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, le gouvernement recommandait de chauffer les logements à 19 °C maximum. Deux hivers plus tard, beaucoup s’y sont pliés mais peu ont réellement changé leur rapport au confort. Se chauffer modérément reste souvent perçu comme une contrainte, voire comme une forme de précarité.

Mais cette contrainte a éveillé une curiosité : et si on pouvait aller plus loin, sans perdre en confort ? C’est ce qu’a tenté une quinzaine de familles françaises dans le cadre du programme Confort sobre, imaginé par le designer énergétique Pascal Lenormand. Accompagnées durant tout un hiver, elles ont exploré un nouveau rapport à la chaleur : celle qu’on ressent. Leurs résultats, soutenus par une étude sociologique, questionnent nos certitudes thermiques.

Une autre manière de penser à la chaleur

Le concept de « confort sobre » s’appuie sur la Méthode Design énergétique, déjà testée dans les bâtiments tertiaires. L’idée consiste à déplacer la focale du thermostat vers le ressenti. Au lieu de chauffer systématiquement l’air ambiant, on agit sur d’autres leviers : les vêtements, les activités, la disposition du logement ou encore les interactions sociales.

Les participants ont ainsi suivi plusieurs rendez-vous en visioconférence, ponctués de « missions » concrètes : ajuster leurs vêtements, mieux isoler son corps, ou tester de nouvelles routines thermiques.Cette démarche, plus créative que technique, a transformé leur rapport à la température. Certains sont même allés jusqu’à couper complètement leur chauffage pendant plusieurs semaines, découvrant un confort plus vivant, plus conscient.

Entre défis et solidarité

Pour soutenir cette démarche, un groupe WhatsApp a permis aux participants d’échanger leurs astuces et leurs doutes. Cette entraide a été essentielle pour tenir la distance et dépasser le regard parfois moqueur de l’entourage : certains ont même caché leur participation à leurs proches jugés « trop frileux ». La dimension collective a transformé l’expérience individuelle en une aventure sociale.

Tous n’ont pas vécu la sobriété de la même manière. Certains ont poussé l’expérience jusqu’au « challenge douche froide », d’autres ont préféré rester à distance de pratiques jugées trop radicales. Mais tous ont reconnu une chose : repenser le confort, c’est aussi bousculer des normes sociales profondément ancrées.

Vers un nouveau modèle de confort ?

Historiquement, l’idée qu’un logement doit être chauffé uniformément date des Trente Glorieuses. Aujourd’hui, cette norme semble dépassée face aux défis climatiques et énergétiques. L’expérience « Confort sobre » esquisse un modèle plus souple, plus écologique et plus humain, où le confort s’adapte aux besoins réels plutôt qu’à des standards arbitraires.

Cette expérimentation reste modeste, une quinzaine de foyers, mais son succès ouvre la voie à une sobriété choisie, volontaire plutôt que subie. Loin du gadget technologique, elle prône un pilotage manuel, sensible, fondé sur l’écoute de soi et de son environnement. Une piste précieuse pour réinventer notre rapport à la chaleur… et à la planète.

Référence de l'article

Brisepierre, G. (2025, novembre). Est-il possible de passer un hiver confortable sans chauffage (ou presque) ? The Conversation France.