Créer une fausse pandémie dans un avion ? Des chercheurs y travaillent pour se préparer en cas de nouvelle épidémie

Créer une infrastructure proche d’un avion pour y laisser se propager un virus. C’est l’idée de chercheurs canadiens. Objectif : contrôler la pandémie et l’étudier de près pour trouver des vaccins et des traitements.

Recréer l'espace confiné d'un avion
Recréer l'espace confiné d'un avion

Pandémie. Et si on pouvait simuler une pandémie pour mieux s’y préparer ? Au Canada, des chercheurs y travaillent. Après la crise sanitaire de 2019, il semble qu’à l’Université Western de London, dans le Sud-Ouest de l’Ontario, on ait décidé de prendre le taureau par les cornes. Objectif : simuler une situation dans laquelle un virus se propage dans un avion. Grâce à cela, ils peuvent étudier le phénomène de près et s’y préparer.

Une infrastructure grandeur nature pour simuler une pandémie

A l’origine de cette idée, Rick Gibson. Directeur des opérations du centre Imaging Pathogens for Knowledge Translation (IMPAKT) de l’Université Western, il est également chercheur et a pensé à une telle infrastructure pendant le Covid. Une infrastructure qui devrait ressembler à l’intérieur d’un avion, ou d’une voiture. Un environnement totalement clos dans lequel on laisserait des virus en suspension dans l’air.

Une idée reconnue et soutenue par les professionnels de santé

Lui et son collègue le docteur Eric Arts, qui a participé à ce projet, veulent une propagation contrôlée. C’est d’ailleurs ce que précise ce dernier. “L’avantage de cette pièce, c’est que nous pourrons contrôler des éléments tels que la température, l’humidité et le flux d’air. De plus, avec une telle construction, on envisage le test à grande échelle, ce qui permet de se rapprocher encore plus d’un scénario réel.

“Ce sera un grand centre où vous avez la possibilité de mimer la transmission dans les transports publics [...], ce sont des choses qu’on ne peut pas reproduire dans les conditions actuelles” affirme Hugues Loemba, virologue à l'Hôpital Montfort à Ottawa. Et d’ajouter : “ça va se rapprocher beaucoup plus de ce qui pourrait se passer sur le terrain et donner de meilleures informations pour prévenir cette transmission.”

L'idée : éviter une nouvelle pandémie
L'idée : éviter une nouvelle pandémie

Le docteur Hugues Loemba n’est pas le seul à approuver l’idée. François-Xavier Campbell-Valois, chercheur en microbiologie à l’Université d’Ottawa, assure qu’une telle construction pourrait aider dans le cas d’une nouvelle pandémie. “On peut être pris par surprise par des caractéristiques qui sont un peu différentes des virus précédents auxquels on avait été exposés en tant que population. Avoir des infrastructures comme ça, c'est simplement être un peu plus prêt pour savoir comment réagir”.

Mais le centre ne servira pas qu’à ça ! Les scientifiques pourront aussi y développer de nouveaux vaccins et faire des essais cliniques. D’une valeur de 44 millions de dollars, ce centre devrait ouvrir ses portes en 2027. Pour François-Xavier Campbell-Valois, il était nécessaire que le Canada rattrape son retard en la matière. “Je trouve qu’au Canada, on a abandonné pendant trop longtemps la recherche en maladies infectieuses et on s’est rendu compte, avec la pandémie, que c’est un monde global où les maladies peuvent être communiquées facilement d’un pays à l’autre, donc il faut s’en occuper”.

Référence de l’article :

Simuler la propagation des virus dans un avion, « un rêve qui devient réalité » en Ontario