Cette espèce marine est désormais en “danger critique d’extinction” et les chercheurs se mobilisent pour la sauver
Le diable de mer est désormais en “danger critique d’extinction”. Une situation alarmante pour les experts, qui constatent les effets néfastes du manque d’informations sur cette espèce. La mobilisation est désormais vitale pour la raie mobula mobular.

Espèce en « danger critique d’extinction ». Et ce, à l’échelle mondiale, désormais. C’est le triste sort de la raie mobula mobular, aussi surnommée le diable de mer, notamment en Méditerranée. Ce seuil est le dernier avant “éteint dans la nature.” Ce déclassement a été fait par l'UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature). La Fondation de la Mer affirme qu’en “seulement sept ans, la population mondiale s'est effondrée, certaines sous-espèces, comme celle de Martinique, sont même déjà éteintes. Un signal d'alarme révélateur de la santé fragile de nos océans.”
Mais alors, pourquoi cette espèce disparaît ?
Le diable de mer est principalement victime de la pollution, de la surpêche et du réchauffement des eaux. Une situation catastrophique qui alerte la communauté scientifique. Sans compter les prises accidentelles dans les filets de la pêche industrielle et les prises délibérées (notamment pour répondre à la demande des pays d’Asie) qui engendre un commerce illégal de branchies. Et le futur semble inquiétant. L'UICN explique que “la population mondiale de raies manta à queue épineuse a subi une réduction de plus de 80% au cours des trois dernières générations” et qu’une “nouvelle réduction de la population” est à envisager, sur les cinquante années à venir.
Signe inquiétant : les raies se rapprochent de plus en plus des côtes
Le diable de mer, que l’on aperçoit principalement en Europe, comme en Italie, en Corse ou encore, en Espagne, peut plonger jusqu’à 1000 mètres de profondeur et atteindre jusqu’à 3,5 mètres d’envergure. Généralement, cette espèce se déplace en groupe, composé d’une quarantaine d’individus. Enfin, l’information principale concerne la reproduction de la mobula. Celle-ci n’a qu’un seul petit, et seulement tous les un à trois ans. Difficile donc d’assurer la survie de l’espèce avec un environnement si néfaste. L’union précise d’ailleurs qu’on ignore la taille réelle de la population de raies mobula.
C’est d’ailleurs un vrai problème, pour la communauté scientifiques. Alexandre Iaschine est le directeur général de la Fondation de la Mer. Pour lui, ce manque d’informations se révèle dévastateur pour l’animal. “Le manque de connaissance sur la raie mobula freine les efforts de conservation. Les missions que nous soutenons, notamment celles menées par l’association AILERONS, sont indispensables. Elles visent à mieux comprendre ces espèces afin de combler ce déficit de connaissance et pouvoir mettre en place des mesures de protection efficaces et durables”.

L’association AILERONS se focalise sur l’étude et la conservation des raies et requins de Méditerranée. Elle s’inquiète également de ce néant informatif. Du chiffre précis sur sa population aux routes migratoires, en passant par les zones de reproduction, les chercheurs n’ont pas de données fiables sur le diable de mer.
Malgré cela, Alexandre Iaschine se veut optimiste. “Ensemble, nous œuvrons dans un seul but : préserver la vie marine et la biodiversité des océans, essentielles à l’équilibre de notre planète.”
Références de l’article :
Diable de mer : l’espèce passe en « danger critique d’extinction »
Espèce emblématique de la Méditerranée, le diable de mer en "danger critique d'extinction"