Sécheresse et fortes chaleurs : quels risques pour l'été ?

Alors que la chaleur s'installe cette semaine, la tendance pour l'été indique que la moyenne des températures devrait être supérieure à la normale tandis que la sécheresse pourrait concerner plus de la moitié du pays. Explications.

Plus de la moitié des départements pourraient être touchés par une sécheresse cet été, selon une étude rendue publique.
Plus de la moitié des départements pourraient être touchés par une sécheresse cet été, selon une étude rendue publique.

À une douzaine de jours de l'arrivée de l'été météorologique le 1er juin, l'été calendaire débutant quant à lui 3 semaines plus tard, les dernières tendances pour le trimestre juin-juillet-août ont été actualisées. Elles confirment que les températures seront, en moyenne, supérieures aux normales de saison sur une grande partie du continent européen. Une autre question se pose après un printemps orageux, doit-on craindre une période de sécheresse au cours des prochains mois ? Une étude du Ministère de la Transition écologique et solidaire rendue publique il y a quelques jours répond à la question afin d'améliorer l'anticipation de ce phénomène de plus en plus fréquent.

Risque de sécheresse dans 53 départements

Malgré un hiver particulièrement humide et un printemps très orageux, la problématique liée à la sécheresse est sur la table à quelques semaines de l'arrivée de la saison estivale. Selon une prévision rendue publique à l'occasion du Comité national de l'eau, plus de la moitié des départements sont exposés à ce risque. Cette carte a été réalisée à partir de différentes données collectées auprès de l'institut météorologique national, du Bureau de Recherches Géologiques et Ministère (BRGM) et d'EDF qui gère les barrages et débits fluviaux. Au total, le risque de sécheresse est "possible" dans 18 départements, "probable" dans 24 autres alors qu'il atteint le niveau de "très probable" entre le Massif Central et le Dauphiné, en passant par le Lyonnais ainsi que de la Haute-Saône au Haut-Rhin.

Parmi les données prises en compte pour établir cette carte, le niveau des nappes phréatiques a été étudié par le BRGM. Au 1er mai, il apparaît qu'il est "bas" voire "modérément bas" de la vallée du Rhône jusqu'à l'Alsace alors qu'à l'inverse, il est "autour de la moyenne" ou "modérément haut" dans une large moitié ouest ainsi que sur le pourtour méditerranéen. Autre paramètre pris en compte : la pluviométrie de ces dernières semaines. Si les orages ont été fréquents et parfois très pluvieux, les régions du nord-est et du centre-est ont été relativement épargnées. Ces données superposées permettent d'identifier les 24 départements de l'est où le risque de sécheresse est le plus important pour ces prochaines semaines.

Concernant les prévisions des prochains mois, toutes les données disponibles pour l'élaboration des tendances saisonnières sont unanimes : les hautes pressions seront récurrentes depuis la Péninsule Ibérique jusqu'à l'Europe centrale, en passant par la France. Ainsi, le temps sera plus sec que la normale sur tout le pays, laissant craindre une sécheresse agricole, c'est-à-dire des sols en surface en raison du manque de pluie. La sécheresse hydrologique, qui concerne les nappes phréatiques, pourrait bien faire parler d'elle également là où les niveaux sont déjà en dessous de la normale, c'est-à-dire dans l'est. Néanmoins, la situation ne devrait pas être aussi exceptionnelle qu'en 2019 où l'été, particulièrement sec, avait fait suite à un printemps et un hiver déjà très secs, à l'inverse de cette année.

Un trimestre "plus chaud que la normale"

Outre ce temps plus sec que la moyenne, les températures devraient également se situer au-dessus des normales selon les dernières tendances saisonnières. C'est au cours du mois de juin que l'excédent de températures devrait être le plus marqué, de l'ordre de +1,5°C en moyenne à l'échelle nationale. Juillet 2020 devrait quant à lui afficher une anomalie un peu moins importante, de l'ordre de +0,5°C à +1°C tandis que le mercure du mois d'août continuera de culminer, en particulier du sud-ouest à la façade est. Si cette chaleur récurrente semble donc acquise, il est en revanche beaucoup trop tôt pour parler du risque de canicule, ce phénomène ne pouvant se prévoir à plus de deux semaines d'échéance.

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