Méditerranée : de nouvelles intempéries la semaine prochaine, pourquoi cette saison est à hauts risques ?
Alors que les régions méditerranéennes ont connu un important épisode d'intempéries lundi 1er septembre, de nouvelles pluies intenses semblent vouloir concerner ces zones la semaine prochaine. Cette saison est plus que jamais à hauts risques dans le sud-est.
Le phénomène de pluies automnales dans le sud-est existe depuis la nuit des temps, c'est d'ailleurs l'une des caractéristiques du climat méditerranéen. À la fin de l'été, les températures de l'eau en Méditerranée sont élevées et souvent supérieures à 25°C, comme c'est le cas actuellement entre la Provence, la Côte d'Azur et la Corse. Or, c'est aussi à partir de cette période que des masses d'air plus froid arrivent par l'Atlantique.
Lorsque celles-ci rencontrent l'air chaud présent dans le sud-est, cela crée des nuages qui vont se gorger d'humidité. Ces pluies parfois intenses vont ensuite se bloquer contre le relief des Cévennes, d'où l'adjectif cévenol. Mais ce phénomène peut aussi toucher plus largement le Roussillon, la Provence, la Côte d'Azur et la Corse, on parle alors d'épisode méditerranéen.
Vers de nouvelles intempéries la semaine prochaine ?
L'été météorologique est désormais derrière nous, laissant sa place à l'automne (météorologique) depuis le 1er septembre. Après l'épisode d'intempéries ayant touché le sud-est lundi dernier, une amélioration va se dessiner en fin de semaine. Les conditions redeviendront même estivales ce week-end sur la quasi-totalité du territoire. Mais cette évolution sera très temporaire, puisque la météo perturbée devrait reprendre le dessus dès le début de semaine prochaine.
Les dépressions vont, en effet, retrouver le chemin de l'ouest de l'Europe à partir de lundi. Dans un flux orienté au sud-ouest, de l'air chaud remontera de Méditerranée et se chargera en humidité. Avec l'air océanique arrivant par l'ouest, il faut s'attendre à de nouvelles pluies marquées près de la Grande Bleue, s'accompagnant d'orages parfois violents. Le début de semaine prochaine sera ainsi à suivre de près dans ces régions.
L'automne 2025, une saison à hauts risques au sud-est
Cette année plus que jamais, le risque de connaître de telles pluies et inondations est élevé dans le sud-est... Et la raison est simple : plus il fait chaud et plus l'atmosphère contient de vapeur d'eau : c'est tout simplement de la physique. Avec un degré de plus au thermomètre, il y a 7 % d'humidité en plus dans l'atmosphère. Autrement dit, plus il fait chaud et plus les pluies seront potentiellement intenses.
Défilé de perturbations dans les prochains jours avant une belle accalmie notamment entre vendredi et dimanche.
— Extrême Météo (@ExtremeMeteo) September 1, 2025
Demain mardi, une nouvelle perturbation traversera une bonne partie du pays en donnant des pluies localement orageuses. Une petite moitié sud sera épargnée. A pic.twitter.com/SUoAuGNRAa
D'ailleurs, avec le réchauffement climatique, la part des épisodes méditerranéens violents, c'est-à-dire avec plus de 200 mm de pluie a doublé au cours des 50 dernières années. Les épisodes ne sont pas plus nombreux car c'est une dépression qui à l'origine des intempéries mais elles sont plus intenses à cause de la chaleur. Or, en cette fin d'été, les températures de l'eau sont plus élevées que la normale en Méditerranée. Il faut dire que ces dernières semaines ont été caniculaires dans le sud-est.
Ainsi, si une dépression venait à se positionner sur l'Espagne, elle mettrait en place un flux de secteur sud à sud-est et ferait remonter des pluies vers les départements méditerranéens. Un autre phénomène vient par ailleurs aggraver la situation : ce sont les sols secs. Cela ne vous aura pas échappé : la sécheresse est forte dans de nombreuses régions et le sud-est n'est pas épargné. Or, des sols secs saturent rapidement en cas de précipitations, entraînant le ruissellement de l'eau et une montée brutale des crues, même avec des pluies relativement faibles.
Les sols desséchés par la sécheresse estivale n'absorbent pas l'eau, ce qui favorise un ruissellement accéléré, d'où le risque de pluies intenses et d'inondations dans les départements méditerranéens au cours des prochaines semaines. Ce risque a débuté à la fin du mois d'août et se maintiendra jusqu'au mois de décembre car, si le réchauffement climatique augmente l'intensité de ce phénomène, il est aussi à l'origine d'une saison des pluies qui est plus longue. Dans les années 1990, le risque n'apparaissait qu'à la mi-septembre et se maintenait jusqu'à la mi-novembre, il s'est allongé depuis de près d'un mois.