Et si les planètes recouvertes d'eau étaient finalement pas si répandues dans l'Univers ?

Des scientifiques ont étudié la probabilité d'existence des planètes hycéennes, des planètes récemment théorisées entièrement recouvertes d'eau. Si on pensait que celles-ci pouvaient se montrer assez répandues, les résultats obtenus évoquent le contraire.

Planète hycéenne
Les planètes hycéennes seraient totalement recouvertes d'eau liquide selon la théorie des astronomes de l'Université de Cambridge

Selon une récente étude publiée le 18 septembre dans la revue Astrophysical Journal Letters, l'existence d'exoplanètes entièrement recouvertes d'eau serait finalement très peu probable, un véritable coup de tonnerre dans le domaine de la planétologie.

Les planètes hycéennes

Le Système solaire compte trois types de planètes : les planètes rocheuses (Mercure, Vénus, la Terre et Mars), les géantes gazeuses (Jupiter et Saturne) et celles que l'on nomme à présent les géantes de glaces (Uranus et Neptune). Néanmoins, d'autres type de planètes existent dans l'Univers, des planètes toutes plus étranges les unes que les autres.

Assez récemment, en août 2021, des astronomes de l'Université de Cambridge ont proposé la notion de planètes « hycéennes » , ou planètes hycéaniques, un nom issu d'un mot-valise mixant hydrogène et océan.

Ces planètes hycéennes sont apparentées à des mondes semblables au fameux film Waterworld, à savoir des planètes entièrement recouvertes d'eau, eau qui constituerait d'ailleurs 20 à 50% de leur masse.

L'idée est en fait que certaines planètes pourraient au départ amasser beaucoup d'eau, entre 30 et 50% de leur masse totale sous forme de glace en raison de leur formation assez lointaine par rapport à leur étoile. Ensuite, en migrant plus proche de celle-ci, la glace d'eau pourrait finalement fondre et ainsi former un océan recouvrant toute la surface de la planète en question. Celles-ci pourraient ainsi être d'importantes candidates dans la recherche de la vie extraterrestre.

D'après les chercheurs, leur densité planétaire pourrait inclure des super-Terres rocheuses ainsi que des mini-Neptunes telle que l'exoplanète K2-18 b, découverte en orbite autour de la naine rouge K2-18. Celle-ci avait fait beaucoup parler d'elle il y a quelques mois en raison d'une détection indirecte de preuves de vie possibles dans son atmosphère. Néanmoins, de nombreux experts avaient relayé de sérieux doutes concernant la fiabilité de cette découverte.

Une existence remise en question ?

Aujourd'hui, une nouvelle étude publiée récemment dans la revue Astrophysical Journal Letters remet cette fois-ci en question l'existence même des planètes hycéaniques. En effet, les chercheurs ont réalisé de nombreuses simulations sur l'évolution possible de tels mondes, et leurs résultats sont assez pessimistes quant à leur existence, ou du moins à leur pérennité.

En effet, les simulations ont montré que, dans une trop grande majorité des cas, l'océan magmatique à l'intérieur de ce type de planète interagit avec son atmosphère, ce qui résulte en une modification trop importante de la composition de ces corps. Selon les chercheurs, les précédentes études sur ce type de planète négligeaient les interactions fondamentales entre l'atmosphère et l'intérieur des planète, or celles-ci sont on ne peut plus importantes.

En d'autres termes, les modélisations ont montré que l'eau ne parviendrait pas à persister sur ce type de planète. Même si bon nombre d'entre-elles parviennent à accréter initialement 5 à 30% de leur poids en eau, les interactions intérieur-atmosphère en détruiraient la majeure partie pour qu'au final seulement 1,5% de leur poids en eau au maximum subsiste, ce qui est bien trop peu pour former ces fameuses planètes hycéaniques.

Ainsi, il se pourrait bien que ces « planètes océan » n'existent que dans les films de science-fiction. En revanche, cette étude a montré que si notre planète est habitable avec moins de 0,03% de sa masse composée d'eau, dont 71% recouvre sa surface, cela veut dire qu'elle n'est pas si exceptionnelle et que, statistiquement, bon nombre de planètes similaires à la Terre pourraient se cacher dans notre galaxie, encore plus dans le reste de l'Univers.

Référence de l'article :

La science pensait que ces mondes étaient répandus, elle avait tort, Les Numériques (23/09/2025), Brice Haziza