Les vagues de chaleur s'intensifient plus rapidement que prévu en Europe, quelles conséquences pour la France ?

L'Europe et la France sont soumis à une élévation particulièrement importante des températures moyennes et maximales durant la saison estivale depuis plusieurs décennies, et ce plus qu'ailleurs dans le monde.

Chaleur
La chaleur intense est de plus en plus fréquente durant l'été en France et en Europe et de nouveaux records de températures sont battus chaque année.

D'après une étude européenne publiée dans Nature Communications à la fin du mois d'octobre dernier, les vagues de chaleur s'intensifient plus rapidement sur le continent européen que n'importe où dans le monde.

Une chaleur de plus en plus présente

La tendance est clairement visible ces dernières années en Europe mais également en France, les vagues de chaleur estivales sont de plus en plus régulières mais également de plus en plus intenses. En effet, une récente étude a démontré que notre continent se réchauffait bien plus vite que le reste de la planète.

Les températures moyennes et maximales de la saison estivale (juin/juillet/août) on en effet gagné +3,4°C à l'échelle du continent depuis 1950 dans un contexte où le réchauffement climatique global de la planète atteint +1,2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Cette valeur est également un record à l'échelle de la planète, ce qui est loin d'être de bonne augure pour la suite.

Il a déjà été démontré dans de précédentes études scientifiques que l'Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite après les pôles. Toutefois, cette étude démontre que, outre une chaleur de plus en plus récurrente tout au long de l'année, les vagues de chaleur estivales sont également de plus en plus extrêmes à l'échelle de l'Europe, tant au niveau de leur durée qu'au niveau de leur intensité.

Cette étude pointe également du doigts les failles des modèles de prévisions du réchauffement climatique, en effet, aucune modélisation n'avait envisagé un réchauffement aussi rapide et important pour l'Europe.

D'après les scientifiques en charge de cette étude, cette sous-estimation serait notamment due au fait que les différentes modélisations ont du mal à appréhender la nette augmentation des flux de Sud faisant remonter une chaleur intense du Nord de l'Afrique vers l'Europe. Or cette situation est de plus en plus récurrente ces dernière années et est souvent synonyme de records de chaleurs à l'échelle du continent durant l'été.

La France en ligne de mire ?

D'après cette étude, l'Europe est donc en proie à une chaleur de plus en plus intense et de plus en plus fréquente durant l'été. Toutefois, toutes les régions ne sont pas touchées de la même façon. En effet, les scientifiques ont mis en évidence que certaines régions du continent se réchauffaient bien plus vites que d'autres.

Par exemple, le réchauffement est bien moins marqué depuis environ 70 ans sur une large partie Sud et notamment Sud-Est de l'Europe durant l'été et certaines régions comme les abords de la Grèce observent même une baisse relative au niveau des extrêmes de températures estivales.

Toutefois, l'augmentation des températures est bien plus importante sur l'Ouest de l'Europe, notamment du Nord de l'Espagne à l'Allemagne en passant par le Benelux et la France. C'est d'ailleurs entre le Nord de la France et le Benelux que l'augmentation des températures extrêmes estivales est la plus importante, atteignant jusqu'à +5°C sur ces régions (+3,4°C à l'échelle de l'Europe).

Ceci veut dire que la France et notamment le Nord du pays est l'un des secteurs du continent, et donc du monde, où les vagues de chaleur sont de plus en plus extrêmes durant l'été ! Une tendance qui a d'ailleurs pu être bien observable durant la dernière décennie avec une succession de canicules toujours plus précoces, intenses et durables sur notre pays. On se souvient par exemple des canicules tardives de la fin de l'été 2023, de l'exceptionnel été 2022, le 2ème plus chaud après 2003 ou encore du record national de chaleur battu sur le Sud du pays le 28 juin 2019 avec 46°C à Vérargues dans l'Hérault.

Les scientifiques en charge de cette étude sont donc très pessimistes sur l'évolution future des températures estivales en Europe et donc en France, alertant que celles-ci vont continuer de grimper « à une vitesse extrême ». La nécessité d'action concernant l'adaptation aux chaleurs extrêmes est donc primordiale pour les pays européens dans un futur bien plus proche qu'estimé auparavant.

À la une