Tempêtes, submersions, inondations en France : pourquoi tant d'agitation ces derniers jours ?

Coups de vent ou tempêtes, inondations, fortes vagues et submersions côtières : comment expliquer ce temps extrêmement agité qui concerne la France depuis maintenant plus de deux semaines ?

Après Aline, Bernard, Céline, c'est maintenant la forte tempête Ciaran qui frappe la France ce jeudi. Depuis plus de deux semaines, notre pays est concerné par une météo très agitée et très humide, entre coups de vent, inondations locales, submersions côtières, averses orageuses.

La deuxième quinzaine du mois d'octobre a d'ailleurs été la plus arrosée de l'histoire (depuis le début de ces relevés en 1958), avec un cumul national de 125 mm en moyenne en 15 jours, contre 104 mm pour le précédent record en octobre 1990. Une situation qui contraste avec la première quinzaine d'octobre, la plus sèche jamais connue en France selon ce même indicateur de Météo-France.

Rail dépressionnaire et jet-stream

Que se passe-t-il ? Notre pays est en fait sous l'influence d'un rail dépressionnaire : comme le feraient des wagon très rapprochés, les dépressions et les perturbations s'enchaînent à la queue leu leu et traversent la France d'Ouest en Est, n'épargnant personne ou presque, dans un contexte de coefficients de marées élevés. Il s'agit d'un flux d'Ouest classique, qu'on appelle communément en météo flux zonal.

Les dépressions qui empruntent ce jet-stream soufflant à plus de 300 km/h et dirigé vers la France agissent un peu comme sur un toboggan et ont tendance à se creuser davantage et à prendre de la puissance.

Ces dépressions se créent traditionnellement à la rencontre de deux masses d'air, de l'air froid versus de l'air chaud, et en ce moment, ces dépressions sont en phase avec un jet-stream très puissant, soufflant à plus de 300 km/h et dirigé en plein sur la France.

Le jet-stream, c'est ce courant de haute altitude qu'empruntent les avions pour aller plus vite lorsqu'ils traversent l'Atlantique. Appelé aussi courant-jet, il matérialise la limite entre les masses d'air froid et les masses d'air chaud. Comme il est actuellement parfaitement rectiligne, les dépressions qui suivent son chemin agissent un peu comme sur un toboggan et ont tendance à se creuser davantage, d'où la violence de la tempête Ciaran.

Ce qui fait la particularité de cette situation très agitée, c'est qu'elle dure, et cela faisait plusieurs années dans certaines régions que nous n'avions pas vécu cela. A Paris par exemple, 16e jour de pluie consécutif hier, c'est inédit depuis octobre-novembre 2019. Ce genre de flux d'Ouest ininterrompu était classique dans les années 1990, c'est d'ailleurs lui qui avait produit les terribles tempêtes de 1999. Pour le moment, cette humidité ne devrait pas nous quitter avant au moins une semaine...

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