Quels sont les cinq plus beaux jardins à découvrir en France ?
Au printemps, quand la nature s'épanouit après la langueur de l'hiver, les jardins offrent de superbes tableaux vivants qui mettent tous nos sens en éveil. Voici un panorama des cinq plus beaux jardins de France.

« Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité », dixit le célèbre jardinier Gilles Clément. Et c'est bien ce sentiment d'éternité mêlé à l'éphémère, cette association de simplicité et de perfection qui se dégagent des jardins au printemps. Chaque jardin raconte une histoire à travers ses paysages et sa flore variée. Voici cinq jardins exceptionnels où l'art du jardinage offre une expérience sensorielle inoubliable.
Les jardins de Claude Monet à Giverny
La maison et les jardins de Claude Monet sont la poésie incarnée. Restauré à la fin des années 1970, le sanctuaire de Giverny constitua le refuge de Claude Monet entre 1883 et 1926. Nimbée de souvenirs d'antan, la bâtisse crépie de mortier rose et les jardins fleuris reconstitués à l'identique plongent le visiteur dans l'univers du peintre-jardinier. C'est ici que l’artiste a capturé l’essence de la nature dans ses célèbres tableaux.
Le jardin se compose de deux parties distinctes : le jardin d’eau avec son bassin de nénuphars et son célèbre petit pont japonais peint en vert et le jardin floral qui entoure la maison. Dans le jardin d'eau, l’atmosphère orientale est restituée par le choix de végétaux tels que les bambous, les ginkgos biloba, les érables, les pivoines arbusives du Japon, les lis et les saules pleureurs qui encadrent merveilleusement l’étang.
Enfin, Monet a planté des nymphéas au fond du bassin : « J’aime l’eau, mais j’aime aussi les fleurs. C’est pourquoi, le bassin rempli, je songeais à le garnir de plantes. J’ai pris un catalogue et j’ai fait un choix au petit bonheur, voilà tout. »
Le jardin floral appelé « clos normand » est un véritable chef-d’œuvre vivant. De part et d'autre des arceaux métalliques également peints en vert, capucines et roses odoriférantes accueillent les visiteurs. Des cerisiers, des abricotiers du Japon et des fleurs recouvrent le sol par milliers : jonquilles, tulipes, narcisses, iris, pavots d’Orient, pivoines constituent le magnifique héritage laissé par ce « fou de fleurs » qu'était Monet.
Le parc de Bagatelle à Paris
Niché dans le bois de Boulogne, à Paris, ce jardin méconnu est célèbre pour ses magnifiques collections de roses qui fleurissent au printemps. Dédié au charme bucolique de la découverte botanique, le parc invite à l'apaisement. En marchant tranquillement dans les allées, on est charmé par le doux murmure de l'eau. Petits ponts, rochers, grottes, miroirs d'eau et cascades artificielles sillonnent sous le couvert boisé d'arbres gigantesques. Un araucaria du Chili, conifère qui peuplait déjà nos continents il y a 150 millions d'années, côtoie un hêtre pleureur de 140 ans.
Au bord du bassin des Nymphéas, émaillé de lotus et de nénuphars, on découvre une pagode datant du XIXe siècle. Lors de la vente des objets et des œuvres d'art du jardin en 1906, elle fut achetée par un anglais, lord Astor, qui l'installa dans sa propriété de Cliveden, près de Windsor. C'est là-bas qu'il fallut en refaire les plans pour la reconstruire à l'identique il y a quelques années.
Le parc de Bagatelle est ponctué de petits jardins regroupant les fleurs par espèces : le jardin des iris, le jardin des plantes vivaces et le jardin des Présentateurs. Il abrite également un potager et une jolie collection de clématites. Çà et là, dans la forêt de chênes ou dans les sous-bois de fougères, des paons se pavanent. Face à l'orangerie, un parterre fleuri aux couleurs chatoyantes préparent les yeux à l'éclat des 1200 variétés de rosiers.
Le jardin botanique de Lyon
Le parc de la Tête d’Or, à Lyon, abrite l’un des plus anciens jardins botaniques de France. Ce vaste espace vert abrite une grande diversité de plantes provenant des quatre coins du monde. Au printemps, les fleurs des jardins de plantes aquatiques et des serres tropicales sont particulièrement spectaculaires.
L’arboretum abrite les espèces doyennes du jardin botanique. Les plus âgées datent de l’installation du jardin dans le parc de la Tête d’or en 1857. Cette époque est favorable à la création d’une collection d’arbres majestueux car elle coïncide avec l’arrivée en Europe de nombreuses espèces en provenance du monde entier. Composé aujourd’hui de 500 spécimens, l'arboretum est un savant mélange de caducs et de persistants.
Le jardin se compose aussi d'une importante bambouseraie, d'un jardin alpin, d'un jardin des lianes, d'un jardin d'hiver, d'un jardin d'ombre, d'un jardin des insectes, d'un jardin floral, d'un jardin mexicain, d'un bassin de nénuphars et d'une collection de pivoines.
Les jardins de l’Abbaye de Valsaintes
Dans les montagnes de Haute-Provence, l’abbaye de Valsaintes abrite des jardins mêlant végétation provençale et plantes méditerranéennes. Un jardin de roses, un jardin sec avec lavandes et un potager en permaculture sont à découvrir au fil des restanques. L’église, dernier vestige de la quatrième abbaye cistercienne de Provence, se visite et s’anime au rythme des chants grégoriens.

Les jardins suspendus de Marqueyssac
Situés près de Sarlat, en Dordogne, les jardins de Marqueyssac constituent un étonnant ensemble de paysages géométriques aménagés autour d’un château couvert de lauzes du début du XIXe siècle. Les jardins offrent plus de 6 kilomètres de promenades bordées de 150 000 buis centenaires taillés à la main et agrémentées de belvédères, rocailles et cabanes en pierre sèche. Au printemps, les fleurs sauvages et les arbres en fleurs ajoutent une touche de couleur aux paysages sculptés. Perché sur un éperon rocheux, le belvédère offre l’un des plus impressionnants panoramas du Périgord sur la vallée et ses châteaux.