Que se passe-t-il en Islande ? Une météo sens dessus dessous : comment influence-t-elle le temps en France ?

C'est une bascule assez inédite et brutale en cette saison : en quelques jours, l'Islande et les îles Féroé sont passées d'un temps estival record à des conditions dépressionnaires automnales, pratiquement inédites en juin. De quoi influencer la météo en France ?

Dépression Islande îles Féroé jeudi matin
Le décalage de la dépression islandaise sur les îles Féroé a fait basculer ces régions dans un temps automnal voire hivernal pour la saison.

Le printemps est bel et bien une saison de contrastes, et l'Islande et les îles Féroé ne diront pas le contraire ! Après une vague de chaleur record au mois de mai, des conditions dépressionnaires inédites pour un mois de juin ont pris le dessus, avec un ressenti parfois hivernal. Comment l'évolution des centres d'action dans cette zone peut-elle influencer la météo en France ?

Presque tous les records battus en mai

Il y a à peine 15 jours, l'Islande connaissait sa plus importante vague de chaleur pour un mois de mai jamais enregistrée, en lien avec un blocage anticyclonique chaud centré sur les îles Féroé. Cet anticyclone, situé en mer du Nord, a d'ailleurs entretenu la sécheresse et l'absence de pluies sur le Nord de l'Europe, notamment sur le Nord de la France.

Cette vague de chaleur s'est illustrée par sa combinaison exceptionnelle : une précocité inédite, une durée inédite et une intensité inédite à cette époque de l'année. Selon le service météorologique islandais, 94% des stations ayant au moins 20 ans d'existence ont battu des records de températures élevées au mois de mai.

Ainsi, le 15 mai dernier, le record mensuel national de chaleur en Islande a été battu à Egilsstaðaflugvöllur, dans l'Est du pays, avec 26,6°C, une valeur située environ 15°C au-dessus des normales de saison !

Dépression islandaise : un impact sur la météo en France ?

Là où précisément avait pris place ce blocage chaud anticyclonique puissant et durable vers les îles Féroé à la mi-mai, on retrouve depuis le mardi 3 juin une dépression extrêmement creuse pour la saison. La pression atmosphérique a été mesurée à seulement 969 hPa à Akraberg, des niveaux extrêmement bas pour un mois de juin, proches des records pour le secteur et la période de l'année.

Résultat, le temps a radicalement changé, et l'Islande est passée dans un flux de Nord polaire : la vague de chaleur a laissé la place à des pluies, des vents forts et même des chutes de neige dans les Hautes Terres d'Islande, qui ont d'ailleurs fait l'objet d'une vigilance orange. Passer de l'été à l'hiver en quelques jours, c'est certes typique du printemps, mais cette transition est assez brutale…

Le retour de la dépression islandaise a toutefois rebattu les cartes au niveau de la météo et du temps sensible en France. La moitié Nord du pays a retrouvé un flux d'Ouest océanique, avec à la clé le retour de la pluie, un retour bénéfique pour le Nord de la Seine, où la sécheresse des sols atteignait un niveau inédit pour un début de mois de juin.

Si la dépression d'Islande est en place, cela signifie généralement que le célèbre anticyclone des Açores a lui aussi retrouvé la sienne : il va pouvoir, dans les prochains jours, étendre une dorsale en direction de la France, voire s'installer chez nous, avec à la clé l'installation de conditions estivales sur le pays. Le retour de la dépression islandaise va donc peut-être finir par nous être bénéfique…