En quoi ce printemps 2020 est-il exceptionnel ?

Après un début de printemps très humide, un temps sec et exceptionnellement ensoleillé s’est installé les semaines suivantes et jusqu’à la fin du mois de mai, à tel point que la sécheresse a fait son retour dans plusieurs régions

Printemps
Malgré quelques gelées tardives fin mars, ce printemps s'est illustré par sa douceur récurrente.

Avec un excédent de +1,7°C sur le trimestre mars-avril-mai, ce printemps météorologique termine à la deuxième place des printemps les plus chauds. La moyenne des températures atteint 13,3°C, se classant derrière 2007 avec un excédent de +2°C (moyenne de 13,6°C) et devant 2011 où l’excédent affichait alors +1,6°C (moyenne de 13,2°C). L’autre fait remarquable de cette saison a été l’ensoleillement qui a été beaucoup plus généreux dans les régions de la moitié nord que dans le sud du pays en raison d’une récurrence anticyclonique sur le nord de l’Europe, à tel point que des records ont été battus et que la ville la plus ensoleillée de France au cours du dernier trimestre n’est autre que… Le Touquet !

Mars parfois hivernal, douceur et soleil en avril

Après un hiver particulièrement humide, ce printemps météorologique - qui débute le 1er mars - n’a pas connu de changement de temps au cours des premiers jours. Dans la lignée de février, la 1ère quinzaine de mars a été relativement douce et surtout très humide. Puis est arrivé le confinement en raison de l’épidémie de coronavirus, et avec lui le retour de l’anticyclone ! Ainsi, dès le 20 mars, un temps sec et ensoleillé s’est imposé mais avec également une belle bise de nord-est qui s’est maintenue jusqu’à la fin du mois, atteignant leur pic d’intensité le 29 avec des rafales atteignant alors 130 km/h sur les côtes du nord-ouest et 70 km/h à Paris.

Ce temps plus hivernal s’est également accompagné de températures inférieures aux normales de saison. C’est d’ailleurs à ce moment-là que l’on a pu enregistrer la « 1ère gelée de l’hiver 2019-2020 » à Bastia le 24 mars alors que des flocons de neige sont tombés jusqu’à Carcassonne le 26. Malgré cette période plus froide, le mois de mars a connu un excédent de +0,7°C. La pluviométrie est, quant à elle, proche de la normale en partie grâce aux pluies parfois abondantes du début du mois, la dernière décade ayant été totalement sèche dans la plupart des régions.

Le mois d’avril est ensuite arrivé, en pleine pandémie, avec une météo encore très hivernale au cours des premiers jours. Puis dès le 4, la douceur s’est imposée pour se maintenir jusqu’à la fin du mois, en restant ainsi au-dessus des normales de saison. Sur la totalité du mois, l’excédent atteint +3°C, classant avril 2020 au 3ème rang des mois d’avril les plus chauds, derrière 2007 et 2011. L’ensoleillement, de son côté, a été exceptionnel avec des excédents atteignant parfois +80% dans le nord et l’est du pays, avec à la clé quelques records battus. Dans ces régions, les précipitations ont été particulièrement déficitaires alors qu’elles ont été proches des normales dans le sud-ouest où le soleil est resté aux abonnés absents.

Records d’ensoleillement au nord en mai

Dans la ligné du mois d’avril, mai 2020 s’est avéré chaud, sec et surtout très ensoleillé. Le plus fort excédent de soleil a concerné la Bretagne et plus largement dans toute la moitié nord avec de nombreux records mensuels battus, comme à Paris, Le Mans, Reims, Lorient, Nantes, Brest, Caen… et aussi Biarritz ! Dans ces conditions, les pluies se sont faites très discrètes malgré les orages du début du mois avec un déficit particulièrement marqué dans le nord-ouest, de l’ordre de -70% dans les Hauts-de-France et de -60% en Bretagne et en Normandie.

Du côté des températures, la chaleur a souvent dominé malgré le retour de la bise à la mi-mai. La journée du 21 mai a pour sa part marqué l’arrivée des premiers 30°C de l’année dans de nombreuses villes telles que Paris, Angers , Cognac ou Bordeaux. Mai 2020 vient ainsi figurer dans le top 5 des mois de mai les plus chauds. Dans ces conditions, la sécheresse s’est aggravée, atteignant un niveau déjà préoccupant, en particulier dans les Hauts-de-France où l’indice d’humidité des sols affiche un niveau inférieur à celui des années 2003 et 1976 à la même époque !

Après un hiver doux et humide, ce printemps 2020 a donc connu un changement de situation météo radical avec l’installation de solides anticyclones sur le nord de l’Europe, permettant aux régions septentrionales de connaître une période de temps exceptionnellement ensoleillée. Sur le front de la sécheresse, si la situation est tout de même moins préoccupante à l’échelle nationale qu’elle ne l’était l’année dernière au même moment. Néanmoins, les nappes phréatiques affichent des niveaux préoccupants dans plusieurs régions telles que la Normandie, les Hauts-de-France ou vers le centre-est.

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