Pollution : UFC-Que Choisir alerte sur l'augmentation de la dégradation des réseaux d'eau potable en France !

15% des réseaux français d'eau potables sont non conformes à l'ensemble des critères réglementaires selon l'association UFC-Que Choisir, ce qui a des conséquences sur le coût de l'alimentation en eau.

Eau potable
Une partie des réseaux d'eau potable français ne respectent pas les réglementations en vigueur en raison d'une pollution aux pesticides

L'association de consommateurs UFC-Que choisir a récemment mis en garde sur la dégradation de plus en plus franche des réseaux d'eau potable en France.

Des réseaux non conformes à la réglementation

Selon une étude publiée en début de semaine, seulement 85% des réseaux de distribution d'eau potables sont conformes à l'ensemble des critères réglementaires d'après l'association UFC-Que Choisir. Si ce chiffre peut paraître important, ce pourcentage est pourtant en recul de 10 points par rapport à la précédente enquête publiée en 2021.

Ainsi, 15% des réseaux français d'eau potables sont non conformes selon l'association, une dégradation qui serait provoquée essentiellement par les pollutions aux pesticides. Néanmoins, cette pollution aux pesticides de plus en plus importante ne serait pas due à une évolution des pratiques agricoles mais plutôt à la détection de nouveaux métabolites de pesticides par les agences régionales de santé depuis 2023.

Autrement dit, la pollution en tant que telle n'est pas plus importante, mais plus de pesticides sont aujourd'hui recherchés. C'est par exemple le cas de la chloridazone, un herbicide utilisé dans la culture des betteraves interdit en 2021, du chlorothalonil, un fongicide interdit en 2020, et de l’alachlore, un herbicide utilisé entre autres dans la culture du maïs, interdit quant à lui depuis 2008.

D'après l'étude en question, les résultats de 30 millions d'analyses réalisées entre janvier 2023 et juin 2025 montrent que des grandes villes comme Beauvais, Calais, Caen, La Rochelle ou Reims sont aujourd'hui touchées, alors que cette pollution aux pesticides était plutôt présente dans de petites communes rurales.

L'eau en question est-elle potable ?

Selon UFC-Que Choisir, il ne faut néanmoins pas paniquer : l'eau non conforme reste potable dans la très grande majorité des cas, tout simplement car les valeurs de conformité ont été fixées particulièrement bas par précaution. Les seuils de dangerosité pour l'Homme sont effectivement bien plus hauts.

En effet, lorsque la limite de qualité établit à 0,1 microgramme par litre pour un pesticide, et 0,5 pour l’ensemble des pesticides détectés est dépassée, l'eau est directement déclarée comme non conforme. Ceci oblige d'ailleurs le fournisseur à prendre des mesures pour rétablir la conformité le plus rapidement possible. Le risque pour la santé est donc très limité la plupart du temps.

Néanmoins, la conséquence la plus notable de ces contaminations, même minimes, est leur coût. Le retour à la conformité coûte cher, ce qui se répercute sur le prix de l'eau chez les consommateurs. Selon l'association, le prix moyen du mètre cube ayant « augmenté de 16 % » sur les 30 derniers mois, « alors qu’il était particulièrement stable depuis les 10 années précédentes ».

UFC-Que Choisir propose ainsi plusieurs solutions, notamment protéger les sources d'eau potable en réduisant les pollutions directement au début du réseau mais aussi moderniser ces réseaux d'eau potables qui sont aujourd'hui vieillissants afin « d'assurer une eau saine, durable et abordable pour toutes et tous ». Pour que les choses avancent, l'association propose également aux consommateurs de renvoyer leur facture d'eau aux décideurs afin de « dénoncer cette injustice » qui ne fait que s'accentuer.

Référence de l'article :

Pollution de l’eau potable : 15 % des réseaux ne sont pas conformes à la réglementation, alerte l’UFC-Que Choisir, 20 minutes et AFP, 18/11/2025