Vous êtes plutôt "du matin" ou "du soir" ? Cela vient de l'Homme de Néandertal !

Vous êtes plutôt lève-tôt que couche-tard ? Selon une nouvelle étude, cela est peut-être dû à l'Homme de Néandertal, disparu il y a 40.000 ans. Votre horloge biologique pourrait en effet dépendre de gènes hérités de cet ancêtre.

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Après analyse de l'ADN de 700.000 personnes, 351 gènes ont été identifiés comme impliqués dans des processus liés à notre horloge biologique, comme par exemple le fait d'aimer se lever tôt.

Vous n'avez aucun problème à profiter dès potron-minet d'un bon café avant le lever du soleil ? Ou au contraire, vous préférez veiller jusqu'à pas d'heure et faire la grasse matinée au lit ? Tout ceci est sans doute lié, d'après une étude publiée dans la revue Genome Biology and Evolution, aux gènes de l'Homme de Néandertal, dont les lève-tôt auraient hérité. Séquence explications.

Environ 2% de l'ADN de Néandertal en nous ?

Déjà en 2019, une étude publiée dans la revue Nature Communications révélait que c'est notre patrimoine génétique qui, par sa composition, influe sur notre horloge biologique interne, et donc sur nos habitudes de sommeil et de réveil plus ou moins tardif. Au total, ce sont 351 gènes qui, jouant sur la perception de la lumière dans la rétine et le cerveau, sur l'appétit et la sécrétion d'insuline, impactent ce rythme biologique.

Cette nouvelle étude va encore plus loin, en nous apprenant que le matériel génétique de notre ancêtre, l'Homme de Néandertal, disparu il y a 40.000 ans, contribuerait à la propension de certains à aimer se lever tôt. Les Néandertaliens étaient eux-mêmes des lève-tôt, et l'on considère que les populations actuelles en Europe et en Asie possèdent dans leur ADN 1,8 à 2,6% des gènes de Néandertal.

Comment expliquer cet héritage ? Tout simplement parce qu'en migrant vers l'Eurasie il y a 70.000 ans, l'Homo Sapiens d'Afrique a rencontré Néandertal, dans un nouvel environnement, à une latitude plus élevée, avec une plus grande variation saisonnière. C'est en se mélangeant avec Néandertal que ces individus ont parfois obtenu ces variantes génétiques, bénéfiques pour une vie dans cette région.

Une "matinalité" augmentée

Quelles différences y a-t-il alors entre les horloges internes des Hommes modernes et celles des Hommes de Néandertal ? En analysant 246 gènes (sur les 351) impactant le rythme biologique, les chercheurs ont identifié des "variants" jouant sur les habitudes de sommeil et d'éveil. Chez Néandertal, 28 gènes renferment des variants de ce type, contre 16 chez les humains modernes.

Or, les morceaux d'ADN de Néandertal qui subsistent dans le génome de certains Homo Sapiens Sapiens ont un effet sur ces 16 gènes qui contrôlent l'horloge biologique, d'après les chercheurs. Cet effet concorde vers une augmentation de la propension à être "du matin", vers une "matinalité" augmentée. Ces personnes ont alors une horloge biologique plus "courte", plus adaptée aux variations saisonnières, comme Néandertal.

Cette adaptation à la vie à des latitudes plus septentrionales se retrouve aussi chez certains insectes, certaines plantes ou certains poissons. Pour le moment, rien ne peut la remettre en question, mais il sera intéressant d'observer à l'avenir si l'horloge biologique humaine évolue, par exemple avec le changement climatique et les éventuelles migrations qui en résulteront.

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