Loi climat : ces liaisons aériennes intérieures qui vont disparaître !

Prendre l'avion entre Paris et Nantes ou Paris et Bordeaux sera désormais impossible. L'Assemblé nationale a en effet voté la semaine dernière un texte de loi interdisant certaines liaisons aériennes intérieures.

Air France
Loi climat : il sera désormais impossible de prendre l'avion entre Paris et Nantes ou Paris et Bordeaux, sauf dans le cadre d'une correspondance.

C'était une mesure très décriée ! Inspiré des mesures préconisées par la Convention citoyenne pour le climat, l'Assemblée nationale a voté la semaine dernière un texte de loi interdisant certains vols domestiques. Ce texte a été voté samedi soir dernier en première lecture. Ce texte prévoit la suppression de lignes aériennes intérieures dès lors qu'il existe une alternative par le train. Pour autant, pour être supprimée, l'alternative par le train ne doit pas dépasser 2 heures 30. Le texte prévoit toutefois des exceptions pour les correspondantes.

Un décret devra préciser prochainement la mesure votée et les éventuelles autres lignes susceptibles d'être supprimées. Parmi les liaisons domestiques citées, il y a Paris-Rennes ou Lyon-Marseille.

Quelles lignes supprimées ?

À ce stade, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a révélé le nom de trois liaisons concernées par ce texte de loi : Paris-Nantes / Paris-Bordeaux et Paris-Lyon. À l'avenir, il sera donc impossible de rallier la capitale à Nantes en avion car il existe une alternative en train de moins de 2 heures 30 (Paris-Nantes se fait en 2 heures avec le TGV).
Si ce projet prévoit la suppression de certaines lignes domestiques, il faut toutefois préciser que les correspondances ne sont pas concernées. Un voyageur qui partira de Bordeaux pour se rendre à Dubaï pourra faire la première partie de son voyage entre Bordeaux et Paris en avion avant de prendre un autre avion pour Dubaï.

Bien loin de la Convention citoyenne pour le climat

Ces suppressions de lignes aériennes intérieures sont certes une avancée mais restent toutefois très éloignées des ambitions portées par la Convention citoyenne pour le climat. Cette convention avait en effet demandé la suppression des liaisons aériennes domestiques en cas d'alternatives de moins de 4 heures par le train, et non 2 heures 30. Si cet avis avait été suivi à la lettre, de nombreuses liaisons domestiques auraient alors été tout bonnement supprimées. La liaison Paris-Toulouse aurait alors disparu au profit d'un voyage en train d'une durée approximative de 4 heures (contre 1 heure avec la navette Air France).
Les correspondances seront toujours assurées. Il sera toujours possible de voler entre Bordeaux et Paris si vous devez prendre un autre vol ensuite au départ de Paris

Air France a en réalité déjà renoncé à certaines liaisons intérieures en contrepartie d'un soutien financier en mai 2020. Air France traverse en effet depuis plus d'un an une zone de turbulences en raison de la pandémie de Coronavirus. Le ministre délégué au Transports a par ailleurs précisé qu'il interdira aux concurrents de s'engouffrer dans la brèche. Voyager en avion entre Bordeaux et Paris sera donc impossible avec Air France ou avec une autre compagnie !

Si le seuil a été abaissé à 2 heures 30, c'est "parce ce que la limite de 4 heures aurait asséché des territoires qui sont déjà enclavés sur le plan physique et numérique" s'est défendu Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports.

Une menace pour l'emploi ?

Selon certains élus de droite et du PS, le seuil fixé à 2 heures 30 est trop élevé dans le contexte délicat que traverse le secteur. Selon Joël Aviragnet, député PS de Haute-Garonne, "nous ne pouvons faire comme si la crise n'avait pas déjà entraîné des milliers de licenciements. Cette mesure risque d'emporter un coût humain disproportionné et de ne pas favoriser le désenclavement de certaines régions".
Pour le gouvernement, ce projet permettra de "mettre fin à des projets qui n'ont plus de sens dans le contexte actuel".

Enfin, le projet de loi prévoit une compensation carbone graduelle des vols intérieurs, qu'Air France applique déjà, et l'interdiction d'agrandir des installations aéroportuaires par expropriation si ces dernières entraînent une hausse des émissions de CO2.

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