Les gros bateaux bientôt interdits à Nice ? Pourquoi ? Quelles conséquences ?

Les bateaux de plus de 900 passagers bientôt interdits de débarquer sur le littoral niçois. C’est l’arrêté signé par le maire de la ville, Christian Estrosi, le 24 janvier dernier. Si cette mesure est accueillie avec joie par les élus écologistes, elle est perçue comme une menace économique par les professionnels du tourisme de la ville de Villefranche-sur-Mer, seule commune réellement impactée.

Les bateaux de plus 900 passagers ne sont plus les bienvenus
Les bateaux de plus 900 passagers ne sont plus les bienvenus

Le 24 janvier dernier, Christian Estrosi, le maire de Nice, a signé un arrêté qui fait débat. Ce dernier vise à interdire l’arrivée de gros navires de croisière et, plus précisément, ceux transportant plus de 900 passagers. Les bateaux de moins de 900 passagers, bien plus luxueux que les immeubles flottants, seront toujours accueillis dans le port de Nice. En revanche, ceux de plus de 900 passagers, qui font escale dans la rade de Villefranche-sur-Mer, commune voisine, ne seront plus les bienvenus.

L’objectif est de contrer le « surtourisme »

Le maire affirme qu’il souhaite un « tourisme choisi » au lieu d’un « surtourisme low cost ». La ville de Nice s’attèle d’ailleurs à quelques aménagements pour accueillir ces bateaux de plaisance dans les meilleures conditions possibles. Pour les écologistes, c’est une « immense victoire », car ils attendent ces mesures depuis plusieurs années. Il s’agit d’un « tournant décisif pour la qualité de vie, la santé publique et la protection de nos écosystèmes marins ».

Les bateaux de plus 900 passagers impactés

Si les élus écologistes sont ravis de cette décision, cette dernière ne fait pas l’unanimité, notamment à Villefranche-sur-Mer. Les professionnels ont d’ailleurs protesté contre l’arrêté. Taxis, hôteliers, restaurants ou encore commerçants… Ils craignent pour leur activité. Nicolas Plumion, président de l’Union maritime 06, ne comprend pas cette décision. « C’est un choc pour nous, on va perdre 90% d’activité à Villefranche ».

Il estime que chaque touriste dépense en moyenne 70 euros. « On compte en moyenne entre 150 000 et 200 000 mille passagers par an. Cela représente entre 10 et 15 millions de retombées économiques, ce qu'on n'aura plus si cet arrêté devient effectif ».

Le surtourisme dans le collimateur
Le surtourisme dans le collimateur

Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Mer, considère qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté de circulation, d’autant plus qu’il existe déjà un accord entre les autorités et les compagnies maritimes, concernant le nombre de bateaux et la taille de ces derniers pouvant débarquer au port de la commune. « Je ne suis pas un défenseur de la croisière mais nous avons trouvé à Villefranche un parfait équilibre entre la protection environnementale et l’activité économique », affirme-t-il.

Résultat : la mesure prise par Christian Estrosi risque de faire l’objet d’un recours. En effet, le maire de Nice n’a pas le pouvoir d’interdire la présence de ces mastodontes flottants en soi. En revanche, c’est en tant que président de la métropole de Nice – Côte d’Azur (dont Villefranche-sur-Mer fait partie) qu’il a signé cet arrêté. Le débarquement de touristes en excursion peut donc être prohibé, ce qui rend les escales nettement moins intéressantes pour les compagnies maritimes.

Références de l’article :

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