Le fleuve invisible de l'Amazone à 4 000 mètres de profondeur qui intrigue les scientifiques

Découverte en 2010, la rivière souterraine Hamza coule sous le bassin amazonien sur près de 6 000 kilomètres, révélant un impressionnant réseau hydrographique caché à des kilomètres de la surface.

Le fleuve Amazone, considéré comme le plus grand du monde, pourrait abriter un vaste aquifère souterrain qui s'écoule à quelque 4 000 mètres sous terre. Crédit : Oleksandr Sushko/Unsplash
Le fleuve Amazone, considéré comme le plus grand du monde, pourrait abriter un vaste aquifère souterrain qui s'écoule à quelque 4 000 mètres sous terre. Crédit : Oleksandr Sushko/Unsplash

Sous le gigantesque et imposant fleuve Amazone, considéré comme le plus grand cours d'eau de la planète, se cache un secret qui surprend encore aujourd'hui les scientifiques : une rivière souterraine qui coule à une profondeur d'environ 4 000 mètres. Cette formation impressionnante, appelée rivière Hamza, a été identifiée en 2010 et coule silencieusement sous les États d'Amazonas, d'Amapá et de Pará, jusqu'à ce qu'elle se jette dans l'océan Atlantique.

Contrairement au fleuve Amazone que nous connaissons, le Hamza n'est pas un fleuve au sens traditionnel du terme. Il s'agit en fait d'un aquifère, une formation géologique composée de couches poreuses et perméables qui stockent et transmettent l'eau. Malgré cela, son comportement est similaire à celui d'une rivière : une source, une embouchure, un débit continu et même des variations de débit.

Hamza représente une découverte scientifique remarquable qui élargit notre connaissance des ressources en eau du bassin amazonien. Il s'agit d'un système souterrain colossal qui couvre une distance similaire à celle du fleuve Amazone lui-même - environ 6 000 kilomètres de long - avec une largeur variant entre 1 et 60 kilomètres.

Découverte accidentelle lors d'une étude géothermique

La révélation de ce « fleuve invisible » est le fruit d'un travail universitaire. La découverte a été faite au cours du doctorat de la chercheuse Elizabeth Pimentel, de l'Université fédérale d'Amazonas (Ufam), en partenariat avec le géophysicien et hydrogéologue indien Valiya Mannathal Hamza - honoré du nom de l'aquifère. L'étude a analysé les données sur les flux géothermiques obtenues à partir des puits de pétrole forés par Petrobras dans les années 1970.

Au cours de ses recherches, Elizabeth a identifié des anomalies thermiques inhabituelles dans la région, qui indiquaient l'existence d'un flux d'eau souterrain intense. Ces recherches ont permis de confirmer l'existence d'un mouvement d'eau à plus de deux mille mètres de la surface, configurant un véritable cours d'eau.

Selon les chercheurs, l'origine de Hamza se trouve à Acre. Elle est alimentée par des infiltrations d'eau provenant des précipitations et des rivières du bassin, qui pénètrent profondément dans les roches sédimentaires de la région.

Un parcours lent mais monumental

Malgré sa grandeur, le Hamza est un fleuve extrêmement lent. Sa vitesse d'écoulement n'est que de 218 mètres par an, contre 5 mètres par seconde pour le fleuve Amazone en surface. Cela signifie que le Hamza se déplace environ 40 fois plus lentement.

Découvert en 2010, le fleuve Hamza traverse les États d'Amazonas, d'Amapá et de Pará et se jette dans l'Atlantique. Crédit : Flickr - Neil Palmer/CIAT
Découvert en 2010, le fleuve Hamza traverse les États d'Amazonas, d'Amapá et de Pará et se jette dans l'Atlantique. Crédit : Flickr - Neil Palmer/CIAT

Cette différence de vitesse, combinée à la profondeur et à la nature géologique du cours, a été fondamentale pour l'identifier comme une masse d'eau distincte. Bien qu'invisible à l'œil nu, le Hamza démontre la complexité et l'interconnexion du réseau hydrographique de la région amazonienne.

L'existence de Hamza renforce l'importance de l'Amazonie non seulement en tant qu'écosystème de surface, mais aussi en tant que réservoir souterrain de ressources naturelles. Elle soulève également de nouvelles questions sur la manière dont les systèmes d'eau souterrains interagissent avec les rivières visibles de la région, le climat et les cycles écologiques.

Référence de l'article :

Portal O Povo. Rio Amazonas pode ter curso d’água ‘oculto’: 4 mil metros de profundidade. 2025