Le Bhoutan teste une intelligence artificielle pour ramener la spiritualité au cœur de la vie quotidienne locale
Une nouvelle intelligence artificielle a été créée par le professeur Seiji Kumagai, chercheur en religion à l’université de Kyoto, au Japon. Son nom : Buddha Bot Plus. Elle a pour objectif d’enseigner le bouddhisme à la population, de moins en moins fervente.

Une sorte de ChatGPT de la religion. C’est sur l’intelligence artificielle (IA) de la société OpenAI que Seiji Kumagai, professeur à l’université de Kyoto, au Japon, s’est basé pour créer Buddha Bot Plus. Cette IA se veut participative et promeut la religion du bouddhisme. C’est au Bhoutan, petit royaume de 800 000 âmes aux confins de l’Himalaya, où le bouddhisme tibétain est religion d’État, que cette technologie est testée.
Le bouddhisme, religion d'État au Bhoutan
Cette idée survient à la suite d’un constat qui inquiète les dévots au Japon : la religion est effectivement de moins en moins pratiquée, notamment par les jeunes et les personnes plus isolées. De nombreux temples sont souvent délaissés, fautes de fidèles et, par conséquent, de revenus. À ce rythme, près d’un tiers de 80 000 temples pourraient voir leurs portes se fermer définitivement d’ici 2040, au cœur du pays du Soleil Levant.
Des bonzes du Bhoutan sont actuellement à Kyoto, pour une conférence de presse tenue à l’université de la ville. Ils sont les premiers à tester cette nouvelle technologie, qui veut ramener la religion au cœur de la vie quotidienne des habitants. Les nouvelles générations sont particulièrement visées. Les autorités religieuses souhaitent combler le fossé entre les jeunes, moins enclins à se rendre aux temples et la spiritualité.
La religion, fer de lance du pays du Dragon Tonnerre
Le Buddha Bot Plus fonctionne comme une intelligence artificielle classique. Le modèle est nourri de nombreux textes bouddhiques millénaires, de sutras et même, de conférences Youtube plus récentes. Il suffit de poser ses questions à l’IA, pouvant porter sur la quête du bonheur, la souffrance ou encore, le sens de l’existence. Le robot répond par une citation bouddhique et des explications plus détaillées. Ces dernières sont examinées et validées par des autorités religieuses reconnues.
L’inquiétude principale résulte du mariage entre modernité et tradition. En effet, qu’en est-il de l’enseignement prodigué par un maître bouddhiste ? Que restera-t-il de la transmission orale et de l’exercice de la méditation ? Certains voient en l’IA un danger d’appauvrissement de la religion, lié à la manière de transmettre. D’autres, au contraire, y voient une excellente façon de répandre le message du bouddhisme à plus large échelle.

Les concepteurs affirment que le but rester de faire de Buddha Bot Plus un complément à la manière d’enseigner traditionnelle. L’idée n’est pas de remplacer, et non pas de substituer. Ce premier test se fera donc au cœur de ce petit pays, par une centaine de bonzes. Leur mission est d’adapter Buddha Bot Plus à leur propre culture et d’enrichir l’IA grâce leurs propres enseignements du bouddhisme.
Références de l’article :
Buddha Bot Plus : une nouvelle IA conçue pour enseigner le bouddhisme