Fontainebleau : la plus vieille carte en 3D du monde découverte près d'un site d'escalade outdoor
Au cœur de la forêt de Fontainebleau, à quelques soixante kilomètres de Paris, deux chercheurs ont fait une découverte archéologique inédite : une carte en relief, vieille de 13000 ans. Cette maquette permet d’en savoir plus sur le mode de vie des sociétés de l’époque. Il s’agit de la plus ancienne carte en 3D connue au monde. Après leur découverte, les deux scientifiques ont publié leur étude dans la revue Oxford Journal of Archaeology.

Une carte préhistorique en 3D. C’est dans la forêt de Fontainebleau, située à soixante kilomètres au sud de Paris, que cette découverte a eu lieu, dans l’abri de la Ségognole 3. En janvier dernier, Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris - PSL et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont découvert cette espèce de maquette, datant de 13000 ans. Ils ont publié leur étude dans la revue Oxford Journal of Archaeology.
Il s’agit de la plus ancienne gravure tridimensionnelle connue à ce jour
Les deux chercheurs ont donc observé cet abri, présent dans les grès du massif forestier, déjà bien connu depuis les années 80. C’est également un lieu privilégié pour l’escalade outdoor. En effet, cet abri est célèbre pour ses gravures datant du paléolithique, représentant deux chevaux, de part et d’autre d’une figuration pubienne féminine. C’est dans ce même abri qu’ils ont découvert la représentation miniature en relief du paysage au cœur duquel se trouve cette grotte, le paysage de Fontainebleau.
On peut y voir des reliefs nets et des réseaux de cours d’eau, tels que les rivières et les marécages présents lors de cette période de l’histoire
Il semblerait que le sol de l’abri ait été utilisé de façon à ce que l’eau de pluie puisse montrer, de façon fonctionnelle, les cours d’eau dans le réseau de la carte. Un système des plus élaborés, qui permet d’en savoir plus sur le mode de vie et les coutumes des sociétés de l’époque. Pour les chercheurs, plusieurs raisons pourraient expliquer l'existence de cette carte tridimensionnelle. Était-ce un mode de transmission de connaissances entre générations ? Était-ce une façon de délimiter des territoires stratégiques ? Était-ce un outil pour la chasse, dans l’objectif de suivre le gibier ?
Difficile de connaître la nature exacte des intentions de ces peuples, car il ne s’agit que d’interprétations actuelles concernant une époque où la vie et les besoins étaient totalement différents. Mais cette découverte prouve indéniablement l’avancée cognitive significative de l’époque. Les peuples du paléolithique étaient capables de combiner art et technique pour graver sur la pierre des images mentales de paysages complexes. Le savoir-faire des chasseurs cueilleurs n’est aujourd’hui plus à prouver. Cette représentation se veut être l’image du fonctionnement de l’environnement local, en trois dimensions.

Autre fait particulièrement intéressant : les peuples ont choisi de ne pas toucher à la disposition naturelle de la pierre. Cela signifie que leurs interventions sur celle-ci étaient contrôlées et limitées. On peut donc en déduire que les humains avaient pour objectif de respecter la nature et l’environnement.
A noter que les recherches concernant cette carte sont encore en cours et la communauté scientifique débat encore des résultats. Ces derniers peuvent donc encore changer.
Références de l’article :
Découverte d'une carte en relief, gravée par des hommes préhistoriques en Seine-et-Marne