Jusqu’à 33°C : encore des records de chaleur battus !

La vague de douceur attendue a bel et bien eu lieu. Elle a même été rapidement requalifiée en vague de chaleur, les valeurs dépassant régulièrement le fameux seuil des 25°C. De nouveaux records ont ainsi été battus, ce fut notamment le cas jeudi après-midi entre les régions Centre, Lorraine, Normandie et Auvergne. La ville du Mans a enregistré une maximale de 26,6°C, du jamais vu en troisième décade d’octobre, l’ancien record de 24,8°C établi le 27 octobre 2005 ayant été très largement battu. Même constat à Alençon avec 23,6°C relevés, à Villemurlin (Loiret) avec 25,2°C ou encore à Seingbouse (Moselle) avec quelque 22,6°C sous abri. À l’échelle nationale, c’est cette journée de jeudi qui a été la plus anormalement chaude durant tout ce mois d’octobre avec une anomalie thermique de +6,5°C !

La nuit suivante également, les thermomètres se sont maintenus à des niveaux exceptionnels pour la saison, notamment grâce au vent de sud. Ainsi, à Biscarrosse (Landes), ils ne sont pas descendus en dessous de 21,5°C, un nouveau record pour un mois d’octobre (ancien record : 21,2°C le 6 octobre 2009). Plusieurs stations en altitude ont également battu leur record mensuel de douceur nocturne, preuve que la masse d’air chaud qui surplombe la France est inédite pour cette période de l’année. Aux heures les plus fraîches, il n’a pas fait moins de 14,2°C à Super-Besse (Puy-de-Dôme, 1287 m), 15,8°C à La Pesse (Jura, 1133 m), 17,7°C à Saint-Gervais-d’Auvergne (Puy-de-Dôme, 705 m) ou encore 18,5°C à Saint-Nicolas-des-Biefs (Aller, 1022 m), des niveaux dignes du plein été.

Rebelote vendredi après-midi avec de nouveaux records mensuels établis entre le Pays Basque et le Massif Central. Les valeurs atteintes en Auvergne sont exceptionnelles avec notamment 26,8°C au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et même 28,6°C à Courpière (Puy-de-Dôme), une valeur d’autant plus remarquable que le précédent record mensuel avait été battu en début de mois, le 4 octobre 2004 précisément. Dans les Pyrénées-Atlantiques aussi, les maximales ont été indécentes pour une fin octobre avec quelque 32,2°C atteints à Ger, soit 14°C de plus que la normale de saison ! Sur la journée, l'indicateur thermique national a atteint 19,45°C, une valeur digne d'un 20 juin ou d'un 29 août !

Dans de nombreuses villes, des records tardifs de chaleur ont ainsi été établis. Autrement dit, jamais les 25°C n’avaient été atteints aussi tard dans l’automne. Ce fut le cas à Lyon avec 25,3°C le 28 octobre, à Besançon avec 25,8°C, à Clermont-Ferrand avec 28,7°C, à Nancy à 25,1°C, à Colmar avec 27°C ou encore à Rodez avec 25°C pour ne citer que quelques exemples. Ces valeurs ont contribué à rendre ce mois d’octobre encore plus exceptionnel, alors que les températures ont été constamment au-dessus des normales depuis le début du mois. Ainsi, il se classe à la première place des mois d’octobre les plus chauds avec une moyenne de 17°C environ, surclassant octobre 2001 qui détenait jusque-là la palme.

Avec 31,8°C samedi après-midi, Tarbes a connu une nouvelle journée de forte chaleur (>= 30°C), ce qui porte le cumul annuel à 48 jours pour une moyenne 1991-2020 de 15 jours alors qu'en 1977, il n'y en avait eu aucun ! Par ailleurs, avant 2022, jamais les 30 degrés n'avaient été atteints en 3ème décade d'octobre. Ce samedi, des pointes à 33°C ont même été observées au pie des Pyrénées. À partir de ce dimanche, de l'air plus océanique va chasser l'air subtropical. Les températures vont ainsi baisser progressivement jusqu'à la Toussaint pour retrouver (enfin) les normales de saison. Mais une nouvelle vague de douceur est d'ores et déjà entrevue pour le week-end prochain !