Intempéries : 2 mois de pluie en 36h et des inondations

Avec la présence d'une dépression dans le sud-ouest du pays, la météo a été particulièrement agitée ces dernières heures avec des pluies intenses, des inondations et des vents parfois violents.

L'épisode d'intempéries a généré des inondations parfois marquées dans le sud-ouest, comme à Belin-Béliet (photo S. Goïcoechéa)
L'épisode d'intempéries a généré des inondations parfois marquées dans le sud-ouest, comme à Belin-Béliet (photo S. Goïcoechéa)

Si ce 11 mai a marqué le début du déconfinement en France dans la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, cette journée a également fait des siennes du côté de la météo avec des conditions particulièrement agitées. Ces intempéries sont la conséquence d'une dépression qui s'est positionnée dans le sud-ouest du pays entre dimanche et lundi. N'évoluant quasiment pas durant 48 heures, elle a généré des pluies intenses dans de nombreuses régions tandis qu'une masse d'air froid a déboulé par le nord avec un vent glacial, faisant chuter les températures à un niveau hivernal.

Vigilance rouge en Gironde et dans les Landes

La principale caractéristique de cet épisode d'intempéries a été la pluie qui est tombée en quantité remarquable voire exceptionnelle. Les cumuls les plus élevés et plus étendus géographiquement ont été relevés entre la Gironde et les Landes, deux départements qui avaient été placés en vigilance rouge pluie-inondation dès dimanche après-midi. Qualifié d'« exceptionnels » par les services météo avec des valeurs centennales, ils ont atteint 136 mm à Retjons (Landes) et à Belin-Béliet (Gironde) en seulement 36h, soit l'équivalent de 55 jours de pluie.

Le département du Tarn a également été fortement touché par la dégradation avec jusqu'à 270 mm au Vintrou, dans une zone de relief, et 200 mm à Sauveterre, ce qui représente plus de deux mois de précipitations. Conséquence, de nombreux cours d'eau sont entrés en crue et en provoqué des inondations d'ampleur généralement modérée. Par endroits et notamment dans les « cuvettes », d'importantes accumulations d'eau ont été observées, notamment entre le bassin d'Arcachon, le Médoc et la forêt landaise. Au total, sur ces deux départements, près de 700 interventions des pompiers ont été comptabilisées, 58 personnes ont évacuées et un habitant a été légèrement blessé.

De fortes pluies orageuses ont également touché lundi matin tôt la Côte d'Azur. Si l'épisode a été de plus courte durée dans ce secteur, les intensités ont été plus importantes, si bien que les cumuls sont également très élevés. Avec 105 mm à Cannes dont 94 mm en une journée, il s'agit d'un nouveau record en 24h pour un mois de mai, battant celui établi le 2 mai 1949 avec 93,5 mm, occasionnant quelques inondations locales.

Vents violents et froid hivernal

Ce 11 mai marque également l'arrivée des Saints de Glace avec Saint-Mamert le 11, Saint-Pancrace le 12 et Saint-Servais le 13. Ils marquent une sorte de repère dans le calendrier puisque des gelées tardives sont encore possibles jusqu’à cette période. Redoutés par les jardiniers, ils font parler d'eux cette année. Les températures ont littéralement dégringolé avec de l'air froid déboulant par le nord, après le passage des pluies. Ainsi, les habitants du Grand Est sont passés de l'été à l'hiver en une journée avec une chute du mercure atteignant 21°C à Strasbourg, passant de 28°C dimanche à seulement 7°C lundi !

Cette masse d'air froid s'est accompagnée d'un vent de nord-est - une direction peu commune à cette période de l'année - turbulent. Si cette bise a nettement amplifié la sensation de froid avec un ressenti proche de 0 lundi après-midi à Nancy, Colmar ou Poitiers, elle a également fait quelques dégâts. Ainsi, un arbre s'est couché sur un mur qui s'est écroulé sur une cinquantaine de mètres à Croix, près de Roubaix (Nord). Aucune victime n'est à signaler mais une dizaine de voitures ont été fortement endommagées. Au plus fort de la journée, les rafales ont atteint 120 km/h à Barfleur (Manche) mais aussi 113 km/h à Port-en-Bessin (Calvados) ou encore près de 80 km/h dans Paris, occasionnant quelques chutes de branches d'arbres dans la capitale.

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